Vendredi dernier, nous avons eu une visite vraiment inattendu… bien sûr, c’était une visite prévu (depuis trois jours) mais personne ne s’attendait à cela !
Comme dit, vendredi matin, 6h, tout le monde est sur le « qui vive », et cela depuis deux jours. Nettoyage des extérieurs, des intérieurs, tout doit être nickel… dans quatre heures va arriver une personne très importante…

Petit à petit, des personnes arrivent dans le centre, certains munis d’appareil photo, d’autres de caméras…
Soudain un pick-up noir, avec une sono à réveiller les morts, entre dans le centre sur un air de noël, avec dans son coffre… devinez qui ??? Le père Noël en personne !
Et bien non, fausse alerte, ce n’est pas lui la personne tant attendu, et elle n’arrivera que plus tard…
J’arrête là avec le suspens, en fait il s’agit de Mme Rajoelina, la femme du président de la république Malgache qui fait son entré escorté par une poignée d’officiel.
Et oui, la première Dame malgache est venu visitez les jeunes du centre. Ainsi, après une brève discussion dans le bureau de madame la directrice, voila tout ce petit monde qui commence à visiter le centre. Passage par les dortoirs, puis par notre atelier ou s’active la promo 1 de notre formation professionnelle (dont nous sommes si fier). Puis visite des classes et du poulaillers. Pour finir dans la grande salle (décoré par les jeunes eux mêmes avec notre matériel).
S’en suit une séries de « Kabary » (discours qui n’en finissent plus et dont sont très friand les malgaches).
Une fois ces derniers finis, c’est au tour des jeunes de s’activer pour remercier de cette venu. Chants, danses et « Kabary » multi-linguistique.

Une fois chacun remercié, les jeunes sont sortis un par un et on reçu des mains de Madame la Présidente, un petit lot contenant pour chacun: 6 cahiers, 2 stylos, une règle, une ardoise, et selon l’age, une balle (de basket ou de foot) ou une voiture.
De plus, le centre à reçu des matelas mousse (pour remplacer les matelas en herbes), des ustensiles de cuisines, des médicaments, des couvertures…

Ainsi, samedi après midi, nous sommes arrivés pour l’animation hebdomadaire et  chacun étaient occupé à jouer avec son nouveau jeu… Du coup, nous n’avons pas eu besoin d’animer cette après midi. Merci madame la femme du Président.

Encore merci pour tout vos dons de livres en tous genres!! Car nous ne pouvons que nous réjouir du succès de la mini-bibliothèque que nous avons installé (toujours dans notre bureau). Certes, beaucoup ne savent pas lire et écrire et encore moins en français mais les jeunes aiment feuilleter les magazines et livres !
Sans faire de pub, les « Hibous » « Wapiti » et « Images docs » remportent un franc succès! Ils aiment également les encyclopédies où ils découvrent bons nombres de concepts qui nous revient d’expliquer en malgache!

En ce moment, nous sommes par ailleurs en contact avec des libraires malgaches afin de proposer aussi quelques revues écrits en malgaches !

Un des évènements les plus importants dans l’avancement du projet, fut sans aucun doute l’inauguration de l’atelier d’entretien permettant le début de la formation professionnelle.


Le mois dernier, nous avons embaucher une personne compétente qui est à la fois responsable de l’atelier professionnelle et responsable des animations.
Puis, avec l’aide du personnel local, nous avons effectué des entretiens individuels avec les 80 enfants du centre Mandrosoa.

L’objectif est toujours de savoir ce qui est le mieux pour l’enfant. Dans le centre, certains jeunes sont en totale décrochage scolaire, d’autres restent à l’école primaire sans aucune motivation enfin un certains nombres, qui ne sont jamais allés à l’école, n’étudient pas. Faisant en priorité place aux jeunes n’étudiant pas actuellement, nous avons sélectionnée 30 jeunes âgés de 16 à 18 ans pour qui la meilleure solution est d’être orienté vers un apprentissage manuel.

Il faut savoir que la présence des jeunes au sein du centre Mandrosoa n’est ni connu ni fixe. Ces jeunes attendent pour la plupart leurs procès, d’autres sont en attentes de solutions d’accueil. Ainsi, ces jeunes peuvent aussi bien rester un mois qu’un an. C’est pour cela que nous ne pouvons actuellement pas mettre en place une formation diplômante; Néanmoins, après travail avec les responsables, il a été convenu que cette formation ouvrait le droit à une attestation de formation.

Ce sont donc 30 jeunes qui peuvent profiter depuis quelques jours d’une formation de base comprenant par semaine 7 heures de pratique, 3 de cours théorique sur la pratique ainsi que 4 heures d’alphabétisation ou d’enseignement général.

Lorsqu’un jeune quitte le centre, cela laisse une place pour un nouveau jeune. Nouveaux jeunes qui sont orientés aussi après un entretien particulier !

Mercredi dernier, nous avons donc inaugurer cette formation en présence de deux personnes du ministère dont le Directeur de l’humanisation des prisons et le représentant de la circonscription pénitentiaire. Ce fut un moment très chaleureux où nous avons pu nous sentir soutenu par l’État!

Bien sûr, par fautes de moyens, cette formation est actuellement centré sur la maçonnerie et la menuiserie. Nous sommes donc en recherches de fonds afin de permettre l’achat de matériaux pour compléter la menuiserie et démarrer l’ouvrage fer. Par ailleurs, devant les besoins alimentaires du centre et le nombres de jeunes du centre qui sont sur la liste d’attente d’accès à la formation, nous voudrions également développer l’agriculture ainsi que des petites activités génératrices de revenus telles le tissage de paniers ou encore la fabrication de briques…

A savoir que le but final est bien sûr l’amélioration des conditions de vies du centre Mandrosoa par le centre lui-même ainsi que une « presque » auto-suffisance. Or, c’est en développant les filières professionnelles que nous pouvons espérer, peu à peu et avec du temps, atteindre cette objectif.

A l’heure actuelle, les deux premiers chantiers hormis la rénovation du terrain de volley seront la construction d’une maisonnette pour les poules et la réparation des tables, chaises et lit du centre.

Comme bons nombres d’entre vous le savent, les passages à l’acte (violence, vols,dégradations du matériel), interviennent souvent lorsque les jeunes sont inoccupés. N’ayant rien à faire, les jeunes cherchent des occupations et en trouvent certaines qui ne sont pas toujours très saines.

C’est pour cela que un des axes majeurs de notre projet consiste à la mise en place de sorties et d’animations. Certains diront que c’est de l’activisme mais après avoir travaillé déjà quelques années dans le milieux de l’éducation spécialisé, nous ne pouvons qu’affirmer que « oui », tous ces jeux et animations constituent de véritable moment d’éducation.

Confiance en soi, dynamisme, respect des règles, réflexion, développement de l’imagination, fair-play, apprentissage du jeu collectif… ceci n’est qu’un échantillon de ce qu’apportent les jeux!

Ainsi, grâce aux dons reçus, nous avons pu rénover le terrain de basket ainsi qu’acheter un balle de foot et un balle de basket.  Ce sont les jeunes eux-même qui rénovent ces terrains et ils continuent actuellement en rénovant le terrain de volley!

Tous les samedis, nous mettons des animations en place pour les jeunes. Et, dimanche dernier, a eu lieu un évènement important pour les jeunes. Après deux semaines d’entrainements, en collaboration avec la Directrice et les salariés du centre Mandrosoa, un match de basket contre le centre Notre Dame de Clairvaux, le centre salésien, a eu lieu. Ce fut un match à la fois très officielle mais qui s’est déroulé dans une très belle ambiance…et….en plus:

Nous avons gagné !!!!!

Après cette superbe après-midi, il ne nous reste plus qu’à organiser le match retour.

Certes, cet événement peut sembler des plus banals dans des centres français, mais ce fut une première pour les jeunes !

A l’occasion d’un match organisé contre le centre des salésiens de Don Bosco, nous avons fabriqué des décorations grâce à du carton…Ce fut une belle première car beaucoup n’avaient jamais eu l’occasion de peindre.
Passé la première stupeur de voir des jeunes déclarant « Ca marche pas » car ils ne savaient pas qu’il fallait de l’eau pour peindre, ces jeunes se sont révélés de très beaux artistes… avec un potentiel à exploiter.

Ces deux dernières semaines ont été d’une grande richesse… ce qui explique d’ailleurs le peu d’articles déposés sur ce blog !

A la question habituelle posé par nos concitoyens malgaches, à savoir, « Misy maresaka? » (Est ce qu’il y a du nouveau?),  même si la tradition veut que nous répondions « Tsy misy » (Il n’y a pas ), nous ne pouvons que répondre affirmatif car oui, il y a du nouveau !

Notre bureau universel

Tout d’abord, la conception de notre bureau à quelque peu évolué. Reprenant une phrase célèbre que certains reconnaitrons, « laisser les petits venir à moi », nous avons décidé que notre bureau serait ouvert à tous..Ainsi au fils des jours, il est devenu un espace accueillant des petits bouts de vie plus ou moins joyeux, plus ou moins important!! Lieu de confidences parfois tragique sur l’histoire d’un enfant, lieu où résonnent rires et de chansons, sol immaculé au petit matin, il peut vite devenir de toutes les couleurs au fur et à mesure que les enfants, parfois sans occupations, viennent faire coloriages, dessins ou peintures. Ce bureau, c’est aussi un lieu de va et vient successif, capable d’accueilli 30 enfants comme d’en accueillir un.

Certes, parfois la fatigue nous prend et on peut se mettre à regretter un bureau tel que nous en avions la conception autrefois, un bureau refuge, un bureau protecteur, mais devant ces sourires d’enfants qui arrivent dès le matin voir si « il » sera ouvert… nous ne pouvons point regretter le choix d’en avoir fait un lieu éducatif, accueillant les évènements comme ils viennent;et puis quand le besoin se fait sentir, il suffit d’une parole pour que, telle une volée de petits moineaux, nos jeunes s’en aille et laisse le lieu libre et propice à un entretien particulier ou à une réunion…


Enfin, nous ne pouvons qu’être émerveillés par l’honnêteté de ces mômes puisque nous ne dénotons à l’heure d’aujourd’hui aucun problème de vol ou de perte. Comme nous l’a dit un salésien, peut être bien qu’ils ressentent que tout ce matériel leur est réellement destiné, qu’il est à leur disposition !

Nous allons aujourd’hui vous évoquer un évènement qui à son importance surtout dans un projet tel que le notre…

20 novembre 1989- 20 novembre 2009 : Cela fait 20 ans que la convention internationale des Droits de l’enfant a été ratifié !

Et pourtant… en Afrique, le continent le plus touché par le travail des enfants, c’est plus de 41% des enfants de 5 à 14 ans qui travaillent soit 80 millions… c’est le pourcentage le plus élevé au monde ! En ville ces enfants, souvent privés d’éducation, d’affection, de toit et de tout besoin primaire, survivent par de petits travaux tels que laver les voitures, surveiller les places de parkings, cirer les chaussures, prostitution… Et cela souvent pour un salaire dérisoire; une bonne journée = 1000ar c’est à dire 40 centimes d’euro environ.

A la campagne, les travaux d’enfants sont souvent l’agriculture pour aider la famille, le travail dans les mines, sans aucune sécurité…A cela s’ajoute les travaux de ménage chez les familles plus aisées, bien sur un enfant coûte moins chère qu’un adulte…Mais cet enfant est souvent au contact des enfants de son patron qui eux, vont à l’école et jouissent d’une vie « normal ». Quel injustice !

A Madagascar  on dénombre plus de 5 500 enfants des rues ! (source Médecins Sans Frontières). Ces adultes de demain sont livrés à eux même dans cette jungle urbaine violente. Il parait même qu’il est mit à leur disposition des films gratuits… Malheureusement ces films sont violents ou pornographiques ce qui est un désastre pour l’avenir psychologique de ces enfants, déjà privé d’une éducation saine.

Ainsi nous avons fêté cette commémoration qui à une importance capitale dans un pays comme Madagascar. Et pour cela, la plate-forme de la protection civile pour l’enfance (rassemblement de plusieurs ONG et Associations œuvrant auprès des enfants) a invité une délégation du centre Mandrosoa.

Par conséquent, ce matin à 7h, avec 10 jeunes du centre Mandrosoa, nous sommes partis pour Tana, direction le centre ville. Là, sur la place de l’indépendance, dans une salle type salle de théâtre, les jeunes ont pu s’exprimer et donner un petit spectacle.

Au programme : Kabary (discour) en Malgache et en Français. Chant dont le refrain en style musique traditionnel et les couplets en rap, composé par les enfants eux même, disait « papa et maman, donnez nous et respectez nos droits ». Petit spectacle comprenant des » bâtons du diable », des exercices de souplesses, et de la kapuera, le tout accompagné d’un rythme de djembé. Poème sur les droits de l’enfant.

Bref, une présentation complète !

Tout cela devant une assistance composé de beaucoup d’enfants et de leurs accompagnateurs (parents, éducateurs, animateurs…) et surtout devant une petite délégation d’officiels (ministre de la population, maire de la ville…). Pour nous cette sortie a été une véritable réussite pour diverses raisons. Le fait de laisser libre court à l’expression des jeunes en ce jour de leur fête, dans un pays ou le statut de l’enfant n’est pas encore très reconnu par tous est quelque chose de grand.

Le spectacle s’est très bien passé. Les officiels ont entendu le message des enfants et ces derniers sont repartis heureux.

Nous tenons à remercier particulièrement la plate-forme de la protection civile pour l’enfance de la réalisation de cette manifestation, et pour l’invitation qu’elle nous a faite.

Le premier chantier auquel ont pu participer ACTIVEMENT les jeunes fut celui de la rénovation du panier de basket!!

Afin d’éviter la dégradation du matériel, il est primordial que les jeunes améliorent par eux-mêmes leurs conditions de vie… Un objet fabriqué par le jeune lui-même, à la sueur de son front, sera moins détruits qu’un objet reçu sans effort.

Par ailleurs, cela nous permet de repérer les jeunes susceptibles de participer à la formation professionnelle que nous mettons en place actuellement.




Le vieux panier de basket…

Il a fallu poncer, peindre, enlever les vieux paniers de basket et l’ancien béton l’aide d’un tout petit marteau-burin…
Beaucoup de travail surtout avec le peu de matériel disponible..
Ce sont les « grands jeunes » qui ont participé mais les petits, dès que nous avions le dos tourné, s’empressaient de « faire comme les grands »…

 

 Quel beau moment que celui où l’exemple des grands n’est pas de faire des bêtises mais au contraire de travailler!!!

Transport des nouveaux paniers et pose des paniers avec un « niveau » de l’ancien temps…

Et… premier entraînement…

En effet, un tournoi avec les jeunes des centres salésiens ayant lieu sous peu, il faut entraîner et motiver nos troupes !
Tous, des petits au plus grands, ont pu participer à ses matchs d’entraînements….Ce fut un bel après-midi !

Afin de suivre ce que Don Bosco proposait à ses jeunes, nous venons tous les samedis après-midi afin de proposer des animations aux jeunes. N’ayant pas le droit de sortir à l’extérieur sauf exception, c’est « l’oratorio » (animations) qui se déplacent à eux…

Afin d’éviter toute assistanat, ces animations sont préparés et effectués avec le personnel locale notamment avec M. Yves qui sera par ailleurs le chef d’atelier de la mini formation professionnelle…

L’échauffement!!

Chaque animation se termine par un « mot du soir »… Le mot du soir est une pratique instaurée par Don Bosco. Cela consistait à dire un petit mot aux jeunes chaque soir avant le coucher…

Ce « mot » nous permet de revenir sur des évènements importants de la journée, de rappeler certaines règles ou tout simplement de manifester à nos jeunes l’affection et la bienveillance que nous avons pour eux.

Entre mauvais malgache (moi et David) et vrai malgache (Frère Paolo et Mr Yves), les jeunes semblent s’y retrouver…

Dix jeunes, cas pénaux et cas sociaux confondus, ont eu le droit de sortir afin de se rendre au centre des salésiens, le centre Notre Dame de Clairvaux… Les jeunes ont pu chanter et faire un magnifique Kabary (discours) évoquant entre autre leur envie de sortir de la misère…. Kabary français, Kabary malgache, de quoi montrer à tous que ces enfants ont un gros potentiel si ont leur donne la chance de s’exprimer!!!!

Ces prestations ont touché le cœur des gens et la petite bande est invité à la cérémonie officielle de la journée des Droits de l’enfant, le 20 novembre, en plein centre de la capitale…
Cette invitation, même si quelques craintes concernant d’éventuelles fugues nous taraudent, est une très belle chose qui aidera à faire évoluer l’image de ces jeunes souvent stigmatisés comme des « enfants malsains, désobéissants ou encore gros délinquants »…