Depuis quelques temps, nous expérimentons la formule « échange et chantier »!!

A quoi consiste-t-elle?

C’est très simple.  Une groupe de jeunes en formation au sein du centre des Salésiens de Don Bosco vient dans le centre où nous travaillons. Le matin, tous les jeunes en formation, c’est-à-dire les jeunes en formation professionnelle du centre Don Bosco ET de notre centre, font « chantier ».

Au programme:
– réparation des choses dégradées
– construction de tables et chaises avec du matériel de récupération
– échange de compétence

Le midi, nous mangeons tous ensemble un repas simple (riz/poisson) mais convivial. L’après-midi est réservé aux tournois de sport: Les scies, tournevis et briques font place aux ballons de foot ou de basket. Un match est organisé dans les règles de l’art et, après un petit goûter et un « mot du soir » (cf pédagogie de Don Bosco), on se quitte avec les promesses de retrouvailles!

Cet type d’échange est très positif. Tout d’abord, pour le moment, nous n’avons mis en place au sein du centre, que la maçonnerie et la menuiserie.  Or, certaines réparations nécessitent d’autres compétences comme celle de la sidérurgie (par exemple pour réparer des lits de fer ou des brouettes). Ainsi, les jeunes de Don Bosco viennent apporter au sein du centre des compétences que les jeunes n’ont pas.

Par ailleurs, la plupart des jeunes du centre sont en attente de procès. Ils vivent au quotidien dans l’incertitude quant à leur avenir. Souvent, ils viennent de milieu très démunis et n’ont pas eu la chance de recevoir une éducation..Beaucoup, sont, comme on dit, des « Enfants de la Rue » (au passage, nous n’aimons pas trop ce terme qui fait penser que la rue est une origine, un lieu-dit ou encore un géniteur mais bon…)

Ainsi, pour tous ces jeunes, voire qu’il existe des lieux, comme les centres Don Bosco, où ils peuvent être aimés, éduqués et formés, est important. Ces jeunes peuvent peu à peu comprendre que la vie n’est pas forcément fatalité et que oui, ils sont capables de s’en sortir. Ceci dans le sens où les jeunes de Don Bosco sont eux-mêmes des jeunes ayant eu (et pour certains ayant encore) une parcours très délicat. Le message est clair « Après ce centre, il y aune vie. Tu as fait une erreur, la justice doit te juger..mais ceci n’est pas une fin en soi.. »
Bon, bien sûr, il nous faudra du temps, beaucoup de temps, pour que le message passe mais l’espérance est là!!

Pour finir, je dirai que pour les jeunes de Don Bosco, il y aussi un fort intérêt. Comme bons nombres de jeunes de foyers, ce sont parfois des ados revendicatifs et qui jugent leur condtions de vies matériels pas suffisantes. Mais, visitant d’autres centres telles que celui où nous intervenons, ils peuvent se rendre compte qu’en étant à Don Bosco, ils sont bien « gâtés » et qu’il vaut mieux pour eux qu’ils y restent!!
Enfin, cet échange constitu aussi une action de solidarité, ceci leur montre que l’aide ne se fait pas seulement « pays du Nord/pays du sud » mais qu’elle peut aussi se faire au quotidien « Pays du Sud/ pays du Sud »!! Par ailleurs, pour les jeunes engagés dans le catéchuménat, c’est une action forte au période de carême.

Bref, vive les chantiers, vive les échanges!!

Depuis deux semaines, beaucoup de changements ont eu lieu au sein du centre. Des changements qui sont, à notre sens, en faveur des jeunes et de l’éducation.

Depuis le début du projet, nous avons consacré énormément de temps à échanger avec les différents acteurs du centre: Directrice, agents pénitenciers, intervenants extérieurs… Et ces échanges ont portés leurs fruits.
La Directrice du centre qui a une formation d’ éducatrice a dès le début soutenu nos actions et permis leurs réalisations. C’est  grâce à cela que la formation professionnelle, la formation des agents pénitenciers ou encore les animations et sorties ont pu voire le jour rapidement.

Mais, depuis quelques jours, il y a eu un nouveau tournant dans la vie du centre grâce à l’arrivée de deux nouveaux adjoints du Directeur; deux personnes formées elles aussi comme éducateurs pénitenciers.
Avec ces personnes, nous sommes rapidement tombés d’accord et avons pu élaboré tous ensemble (Directrice, Adjoints, Surveillant Générale etc…) une série de mesures visant à améliorer la prise en charge des jeunes.


Ainsi, voici quelques changements visibles:
1/ Tout jeune arrivant au centre est obligé d’être inséré dans une section d’activité. A ce jour, 3 choix s’offrent à lui: Formation Professionnelle Menuiserie/maçonnerie, Formation en Agriculture ou Enseignement Général.
C’est lors de son entretien d’entrée que le jeune choisi, avec l’aide des adultes et en fonction des places disponibles, sa filière.
Aucun jeune ne doit rester inactif

2/ Les récréations sont fixes. Il est vrai qu’auparavant, chaque adulte choisissait le moment ainsi que la durée de la récréation des jeunes dont il s’occupait. Cela donnait lieu à des récréations trop longues ou à des jalousies entre les jeunes. Par ailleurs, il est difficile pour une classe de se concentrer quant les ballons de basket résonnent dans la cour.
Ainsi, maintenant, la récréation est entre 9h30 et 9h50 le matin et entre 15h et 15h20 l’après-midi.

3/Les adultes présents sur le terrain ont été renforcés. Moins de personnel dans l’administratif, plus de monde sur le terrain avec les jeunes.

Voilà quelques unes des mesures qui permettront une meilleure prise en charge des jeunes.

Bien sûr, cela ne règle pas tout. Comme nous l’avons évoqué il y a quelques jours, de nombreux problèmes demeurent notamment liés à la violence nocturne, au manque d’activité en soirée (après 16h) et au vol. C’est pour cela que nous sommes toujours à la recherche des fonds qui permettraient notamment de construire une salle des casiers ainsi qu’une salle d’étude. (voir article plus ancien de fin février.) D’autre part, la section agriculture est encore très minime et symbolique. Pour que cette section soit réellement un apprentissage, elle doit être développée et professionnalisée. Par ailleurs, en développant réellement cette filière, l’alimentation même du centre pourrait être également améliorée.

Sur ce, merci encore à tous ceux qui nous soutiennent ici à Mada ou à l’autre bout du monde!

Samedi après-midi, animations diverses pour les 90 jeunes du centre arrivés ici suite à un parcours bien difficile; temps de loisirs et de détente offert à 90 mômes, enfants et ados, tous victimes de notre misère humaine…

 

On s’organise, tandis que les balles de foot, de volley et de rugby sortent des placards; les sonos, elles, se mettent à donner de la voie ou plutôt dirai-je de la vie sur des airs de percussions ou de rap malgache…
Et oui, à Mada aussi,le rap à sa place chez les ados!
Le temps de faire des équipes, de motiver les plus réticents ou d’apaiser les âmes échauffées; et c’est parti! Les joueurs s’affrontent, les spectateurs huent ou applaudissent en fonction des actions.

 

 
Quelques jeunes pourtant restent à l’écart, certains ont le regard fuyant et semblent comme sur une autre planète… Laquelle ? Pour certains celle nommée Souffrance, pour d’autres celle que l’on appelle Déprime, Colère ou encore Fuite…
On tire, c’est le cas de le dire, notre dernière carte: dominos, puzzle, livres, cartes et petits jeux de toutes sortent se dispersent à travers la cour rejoindre ces petits extra-terrestre.
Peu à peu des sourires fleurissent et planète Joie apparaît…

Après un tour de la cour histoire de discuter un peu avec chaque jeune, je m’assois et je me contente de regarder les alentours. Et, alors que je m’aperçois que tous jouent,courent, rient ou chantent, alors que je vois des gardiens pénitenciers se mêler gaiement à la partie de foot, vient cette pensée si rare mais combien primordiale: « C’est beau», « Ça sert à quelque chose ». Petit instant de plénitude, moment si court suspendu dans l’air, graines d’espérances que je mémorise pour les jours de grisailles. Oh, bien sûr, cela ne dure qu’un temps. Bien vite, il faudra arrêter Princy qui se promène pierre à la main en direction d’un plus jeune, discuter avec Lahatra et Robby qui se regardent avec des yeux-éclairs ou encore consoler Sabotsy qui ne voit plus le bout du tunnel… Très vite, faute de la non maitrise de la langue malgache, faute du nombre d’animateur si bas relatif au nombre de jeune et surtout faute à la condition humaine, il me faudra accepter mes limites et me dire « qu’il reste beaucoup à faire et que pourtant, on ne peut que peu ». Pour autant, le soir à la tombée de la nuit, alors que mes yeux se ferment et que mon esprit divague, je retiendrai de la journée ces 90 gamins tous riant et joyeux, heureux de pouvoir être tout simplement des gosses un samedi après-midi ensoleillé…

Un immense MERCI à Dario, photographe italiano-grec, qui a prit ces superbes clichés lors de sa visite au centre et nous a permis de les diffuser librement!!

Par souci de confidentialité, les prénoms des jeunes ont été modifiés.

« Les statistiques sont incapables de rendre compte de ce qui se passe dans le milieu des jeunes qui nous intéresse. Elles essaient de quantifier les difficultés, les problèmes, mais derrière chaque numéro, il y a une vie en jeu, et souvent le drame de la recherche du pain quotidien.(« Du rêve au projet » éditions Don Bosco, P.Heriberto Cabrera, 2003)
Néanmoins, en 2003, on dénombre 4 600 enfants qui vivent dans la rue à Tananarive (la capitale)!

Le centre Mandrosoa-Anjanamasina accueillent des jeunes issus pour la plupart de milieux sociaux très pauvres. Beaucoup n’ont jamais eu la chance (ou plutôt le droit) de vivre au sein d’une famille stable et dans des conditions décentes.
« C’est pour cela qu’avant de juger un jeune comme « maditra » (en malgache « méchant, mauvais…), il faudrait écouter l’appel et la souffrance qui s’expriment à travers un comportement considéré selon nos critères comme inadapté. » (Citation du P.Heriberto Cabrera).
Les enfants et adolescents accueillis sont âgés de 7 à 18 ans et sont là pour une durée très variable. Certains jeunes restent deux mois, d’autres plusieurs années.

Situation judiciaire des jeunes

Effectif général: 80 jeunes accueillis âgés de 7 à 18 ans.

Situation judiciaire des jeunes du centre:
Tout les jeunes accueillis sont considérés comme en danger physique ou moral. Ce sont avant tout des victimes: Victimes d’abandons, jeunes vivants à la rue, orphelins, viol, prostitution, maltraitance physique, enfants-esclaves etc…
Cependant, au niveau judiciaire, on peut distinguer:
– Les « cas sociaux »  Ils n’ont commis officiellement aucun délits ou crimes. Ils sont là pour leur protection et provisoirement (en attendant que les assistants sociaux trouvent une solution d’accueil pour eux.)    (env 15%)
– Les « cas pénaux de délit »: Ils ont commis des petits délits plus ou moins graves. (La plupart des délits sont des vols (vol à l’étalage), des bagarres ou de la consommation de cannabis.) (env 70%) Une plainte a été dépose contre eux. Ils attendent pour la plupart leur procès.
– Les « cas pénaux de crime »: Ce sont des jeunes arrivées suites à des actes à caractère grave: agressions sexuels, homicide etc..Cette catégorie de jeunes ne représente qu’un petit pourcentage des jeunes présents. (env 15%). Certains attendent leur procès, d’autres sont ici comme mesure alternative à la prison.

Pour résumer, ces jeunes ont certes pu commettre, pour certains, des actes délinquants parfois même grave mais leur principal tort est celui de n’avoir pas eu la chance d’être respecté dans leur droits.

Situations sociaux-économiques des jeunes

Sur les 80 jeunes présents, la plupart sont issu de milieux très défavorisés.  « C’est tout le contexte de la pauvreté économique qui est à la base de ce que vivent les jeunes: sans argent, pas d’éducation; sans argent, pas de soins médicaux; sans argent, pas de nourriture.. Sans argent, l’unique objectif dans la vie devient la survie, et ce, à n’importe quel prix (par exemple la prostitution). » (P.Heriberto Cabrera)

Un très grand nombre des jeunes placés au centre ont vécu à la rue de nombreuses années et ce depuis leur plus jeune âge. Il n’est pas rare de rencontrer des jeunes qui ont vécu parfois plus de 10 ans à la rue ou dès l’âge de 2/3 ans!
Et, à Antananarivo, vivre à la rue comporte de nombreux dangers physiques et moraux!
Les jeunes passent leurs journées à vagabonder dans les avenues de la capitale avec un objectif unique: survivre une journée de plus.
Or, la rue est une pépinière de fléaux en tout genre. Par exemple, certains vidéos-clubs diffusent gratuitement des films pornographique aux jeunes de la rue. Et ces jeunes sans éducation aux valeurs morales, sans affection, en viennent à commettre parfois des actes très graves comme le viol. Les statistiques montrent d’ailleurs que l’âge des agresseurs sexuels diminue, le cas d’enfants de 8/9 ans qui violent des petites filles en groupe nous le confirment!

C’est pour cela que tout les enfants du centre, quelle que soit leur vécu ont le droit à être accompagné et à être respecté dans leur Droits.

Le centre de Rééducation Mandrosoa se situe dans la commune d’Ambohitratimo. Bien que proche de la capitale (20 km), le centre se situe dans un environnement de brousse. Ce centre appartient à l’État, il fait partie de l’administration pénitentiaire. Cependant il a une originalité: Il est géré par du personnel pénitencier mais ce n’est pas une prison. En effet, c’est un centre semi-ouvert et, surtout, un centre de rééducation. C’est d’ailleurs le seul centre entièrement public de Madagascar.
La volonté d’améliorer la prise en charge et bel et bien présente surtout depuis l’arrivée d’une nouvelle Directrice. C’est d’ailleurs en pleine collaboration avec elle que ce projet se met en place.
Accompagner le centre semi-ouvert Mandrosoa – Anjanamasina afin qu’il soit un réel lieu d’éducation et de sociabilisation. Permettre a chaque jeune, quelque soit ses difficultés, de grandir dans une ambiance chaleureuse et respectueuse des Droits de l’Homme; tel est l’objectif général de notre action. Ce projet est mise en place par deux volontaires de la DCC (Délégation Catholique pour la Coopération) en partenariat avec les Salésiens de Don Bosco et avec la grande collaboration de la Directrice et de son équipe.

Notre présence quotidienne au sein du centre nous ont permis de découvrir d’autres BESOINS ESSENTIELS. Grâce aux discussions avec le personnel du centre et surtout avec les premiers concernés c’est-à-dire les jeunes nous avons élaboré des nouvelles lignes d’actions.

De nombreux difficultés sont encore présentes au sein du centre; des difficultés qui empêchent ce centre d’être un lieu d’éducation.


1/ Une salle des casiers.
Tout d’abord, il y a encore beaucoup trop de vol, troc et racket. Les nouveaux arrivants, les plus pacifiques et les plus jeunes sont les principales victimes. Les jeunes vivent dans l’angoisse de perdre le peu de choses qu’ils ont et le cercle de la violence commence alors. En effet, ces vols entraînent chantage, règlement de compte ou vengeance. Les petites cachettes (sous le lit, sous le matelas) ne permettent pas une sécurité des objets. Les cahiers fournis aux jeunes de la formation professionnel est bien vite perdu ainsi que le stylo qui va avec.
Ainsi, avec forte collaboration de Madame la Directrice, l’action prévu est de créer une salle des casiers:
Les élèves de la formation vont construire une petite maison contenant 100 casiers. Ces casiers seront numérotés et ouvert une heure par jour sous la surveillance d’un adulte. Chaque jeune aura SON casier et pourra y déposer objet personnel/objets de valeurs.

2/ Une salle d’étude
Les jeunes n’ont à ce jour pas d’heure d’étude prévue dans leur emploi du temps. De toute manière il n’y a pas de salle pouvant accueillir 80 jeunes en étude.
Pourtant, la plupart de ces jeunes sont désormais scolarisés. Ces jeunes ont des capacités mais il est vrai qu’il parfois compliqué d’avancer en classe quant il n y a aucune révision des connaissances apprises dans la journée!
Ainsi, le projet est de construire tables et bancs pour 100 jeunes. Chaque soir, une heure d’étude surveillée sera organisée. Cela permettra par ailleurs de retarder l’heure du repas ainsi que l’heure du coucher des jeunes (et donc de diminuer le temps passé dans les dortoirs) tout en garantissant la sécurité
A noter que chaque jeune aura un numéro attribué lors de son arrivée au centre. Ce numéro correspondra à la fois au numéro de son casier et au numéro de sa place en salle d’étude. L’effectif des jeunes est d’environ 80 mais par mesure de prévention nous préparerons 100 places (100 casiers et 100 places d’étude.)

Bien sûr, outre ces nouvelles actions, il nous faut pour cette année 2010 développer et améliorer également les 3 objectifs et les actions qui en découlent de l’année 2009 (voir article ci-dessous).

Toutes ces actions ne pourront se faire sans votre aide! Nous comptons sur votre générosité et votre collaboration pour ce projet en faveur des jeunes les plus en difficultés de Madagascar!
D’ores et déjà, nous remercions tous ceux qui nous soutiennent dans ce projet ; nous remercions tout particulièrement les bienfaiteurs qui ont permis que ce projet voit le jour! Merci !

Lorsque le projet a débuté au sein du centre Mandrosoa-Anjanamasina, l’objectif général était d’accompagner ce centre afin qu’il soit un réel lieu d’éducation pour les jeunes en très grandes difficultés qui y sont accueillis.

Ainsi, nous avions choisis 3 axes d’action:


1/ Mise en place d’une formation professionnel.
A ce jour cette formation fonctionne bien. La spécialité enseignée est pour l’instant la maçonnerie mais prochainement la menuiserie et le fer vont commencer. Chaque fois qu’un jeune arrive au centre, nous le rencontrons avec le Surveillant Général. Un petit bilan de compétence est effectué. Si cela est possible, nous l’orientons vers l’école primaire ou secondaire (école géré par le centre seul). Sinon, nous lui proposons de faire la formation professionnel. Il est vrai que beaucoup de jeunes déjà âgés (16/17ans) ont quitté l’école il y a très longtemps voire n’y sont jamais allés. Ces jeunes placés ici après de nombreuses années de Rue, se sentent plus attirés par une formation manuelle que par l’enseignement général. Enfin,beaucoup n’auront pas la possibilité de continuer des études après et devront se débrouiller financièrement. Cette formation plaît aux jeunes même si il demeure parfois compliqué de mettre en place une continuité de présence et une rigueur.

2/ Mises en place de sorties et d’animations.
Chaque samedi après-midi, une animation est organisée. Les terrains de volley et basket ont été rénovés. Les jeunes peuvent sortir sur le terrain de foot attenant au centre. Des sorties ont été organisés notamment pour la journée des Droits de l’Enfant et pour un tournoi sportif. Du matériel de musique a été acheté permettant aux jeunes d’écouter de la musique, de danser ou encore d’écouter le journal. Grâce aux micros également achetés, il y a des « karaokés ». Les fêtes de fin d’année ont été agréables. Certains jeunes ont pu participé à une émission de radio qui portait sur les Droits de l’Enfant.

3/ Formation du personnel
Grâce à une bonne collaboration avec la Directrice et le Surveillant Général du centre, nous avons pu mettre en place des réunions hebdomadaires et mensuels. Ces réunions sont l’occasion d’échanger et de discuter sur les décisions éducatives à prendre. Par ailleurs, deux séances de formations ont eu lieu. La première séance fut un temps de parole et débat sur l’éducation. La deuxième séance portait sur le règlement intérieur.

Après 6 mois d’intervention, nous pouvons conclure que, de manière générale, les 3 objectifs prévus ont été atteints.
Certes, il reste encore des améliorations a apporter:
Les spécialités menuiserie et fer sont encore à développer. Par ailleurs, certains jeunes sont encore trop marginalisés pour réussir à participer à cette formation qui demande rigueur et présence continue. Ainsi, nous voulons créer de petits modules formations tels la fabrication de pain ou le tissage de panier. Ces petits modules destinés à ces jeunes en situations extrêmes seraient aussi génératrice de revenus.

Les sorties et échanges avec d’autres structures doivent être augmentés. Nous prévoyons plus d’échanges notamment avec des clubs de sports voisins.
La formation du personnel ne fait que débuter et doit se pérenniser.

Cependant, nous ne pouvons qu’être satisfait de ce projet.

Dès le début du projet, il nous a semblé primordial de travailler en totale collaboration avec le personnel local, que ce soit les brigadiers de l’État ou le personnel embauché par nous-même pour le projet.
L’objectif final étant que au fur et à mesure de l’avancement du projet, notre présence ne soit plus une nécessité fondamentale.

Or, nous avions décidé, fin janvier, de prendre quelques jours de vacances. Il est vrai que la décision de s’absenter pendant un temps relativement long (15 jours) fut compliquée à prendre et que certaines craintes étaient là. Pour autant, après un long briefing et une bonne organisation, c’est avec confiance que nous avions décidé de partir. Nous avons donc laissé la formation professionnel au main du chef d’atelier, les animations à l’animateur et aux salésiens de Don Bosco.


De retour sur le centre, après ces 15 jours d’absence, le constat est plus que positif. Bien sûr, il y a eu quelques points à modifier, beaucoup de paperasses à rattraper et de multiples petits problèmes à résoudre mais l’essentiel y est:
La formation professionnel a très bien fonctionné; certains jeunes ont quitté le centre (fin de placement) une attestation en main, de nouveaux jeunes ont intégré la formation après un entretien d’orientation. Il y ainsi 30 jeunes participant à la formation professionnel et déjà 5 jeunes sur liste d’attente.
Aucune disparition et détérioration ne matériel n’a été constaté.
De belles animations se sont déroulés. Celles ci ont alliées séances vidéos, foot ou encore journée festive (à l’occasion de la St Don Bosco le 31 janvier).
Les salésiens de Don Bosco ont rendu visite aux jeunes environs trois fois par semaine et une personne travaillant chez les salésiens a été volontaire pour venir en renfort tous les jours au centre.

Par ailleurs, il eut aussi quelques belles surprises:
Tout d’abord, et c’est peut être la plus belle surprise, l’accueil des jeunes qui fut très chaleureux. C’est toujours agréable, n’est ce pas, de se sentir accueilli et attendu…
Plus concrètement, les jeunes de la formation professionnel ont fait leur premier vrai chantier (cas pratique): 10 poubelles en briques ont vu le jour au sein du centre. Ce fut une belle surprise car il est vrai que ces petits carrés de briques, une fois peints et cimentés, seront l’occasion de diminuer les déchets qui jonchent encore trop souvent le parterre du centre!
Les jeunes ont également fait quelques petites réparations par-ci par-là!

Bref, c’est avec plaisir que nous sommes revenus de vacances et avec plus de plaisir encore que nous avons retrouvé adultes et jeunes participant à ce projet!

Cela fait maintenant plus de deux mois que la formation professionnelle a commencée!

Deux mois durant lesquelles plus de 30 jeunes ont appris les bases de la maçonnerie mais surtout deux mois durant lesquelles ces jeunes ont appris à respecter des horaires; à travailler malgré la fatigue; à persévérer malgré les difficultés!


Ces derniers jours a eu lieu un évènement important à nos yeux:
6 jeunes âgés de 17 à 19 ans quittent le centre (fin de placement) avec une attestation de formation en poche!

En effet, chaque jeune ayant  participé à plus de deux mois de formation avec assiduité a l’opportunité de se voire remettre une attestation;
Si le jeune reste entre deux et six mois, une attestationde formation dite « découverte » est remise.
Si le jeune reste entre six mois et un an, une attestation de formation dite « de base » est remise.
Si le jeune reste plus longtemps encore, nous donnerons une attestattion et tenteront de permettre à ces jeunes de passer un diplôme 1ère année dans la spécialité où ils sont le plus compétent.
Dand tout les cas, la durée de la formation auquelle le jeune a participé est précisé sur l’attestation.

Bref, pour ces jeunes, même une petite attestation de deux/trois mois de formation est importante. Certains jeunes se considèrent depuis si longtemps comme incapables, que jamais ils n’auraient pensé pouvoir avoir cette attestation. Pour bons nombres d’entre eux, c’est la première fois qu’ils recoivent quelque chose!

Hier, lors de la remise des attestations, l’émotions étaient présente: beaucoup de reconnaissance et de joie de la part des jeunes; beaucoup d’enthousiasme aussi de la part de la Directrice.
Car il y a quelques mois encore, il eut été impensable que ces jeunes en grandes difficultés puissent participer à une formation au sein d’un centre semi-ouvert public…

Comme vous le savez, depuis quelques semaines à débuté au sein du centre de rééducation Mandrosoa-Anjanamasina, une petite formation destinée aux jeunes les plus en difficultés.

Même si cette formation est loin d’être parfaite, elle constitue une chance pour bien des jeunes qui n’ont jamais pu être scolarisés ou qui ont arrêtés l’école depuis bien longtemps.
Ainsi, notre chef d’atelier enseigne du lundi ou vendredi à 30 jeunes âgés de 15 à 19 ans.

Pour certains, il est aisé de suivre un cours, d’être à l’heure ou encore d’accepter les remarques du chef d’atelier; pour d’autres jeunes, c’est plus compliqué…Enfin, pour beaucoup d’élèves, le manque de confiance complique parfois l’apprentissage. En effet, il n’est pas rare qu’un jeune vienne nous voir en confiant qu’il est « tsy mahay » (pas capable »)!
Ce « tsy mahay » est une phrase courante à Madagascar et bons nombres de nos jeunes n’ont pas arrêté de l’entendre depuis leur plus jeune âge!!

Au bout de un mois, le constat s’avère être positif! Tout d’abord, la mise en place d’une formation professionnelle dans un centre de l’administration pénitentiaire est quelque chose d’exceptionnelle!

Ensuite, cette formation est totalement acceptée par les adultes travaillant au centre ainsi que par les instances étatiques! C’est  d’ailleurs pour cela que nous avons reçu quelques visites du personnel pénitencier.

Enfin, et c’est, nous le pensons, le plus important: les jeunes apprécient cette formation!
 Certes, 4 ou 5 jeunes de la promotion de départ ont décidé, malgré nos arguments, d’arrêter mais les autres restent motivés et les nouveaux  arrivants réclament la plupart du temps de pouvoir intégrer la formation!

Cependant, notre volonté ce n’est pas de faire du chiffre! Outre la formation professionnelle, il existe, même si celle-ci rencontre quelques difficultés, une école primaire et secondaire .
 Ainsi, lorsqu’un nouveau jeune arrive au centre, nous faisons toujours, en présence du Surveillant Général, un entretien d’orientation. En effet, pour certains jeunes il sera plus intéressant de continuer la filière générale alors que pour d’autres, déjà âgés et ayant un niveau très bas (maternelles par exemple); la formation professionnelle semble plus approprié.

Pour conclure nous sommes satisfait de la mise en place de ce cursus professionnelle même si nous avons encore besoin d’aide!
En effet, pour l’instant seule la maçonnerie est enseigné! Or, il est primordial de développer d’autres activités comme la menuiserie! Par ailleurs, afin de rendre ce cursus un minimum rentable, il nous faudrait développer des petites activités rentables comme le tissage de panier ou encore la fabrication de pain (les habitants du quartier n’ont pas de vendeur de pain à proximité, et serait content de pouvoir en acheter au sein du centre..)
Le constat est positif mais il reste beaucoup à faire pour que ces jeunes aient pleinement leur droit à la scolarité!!
Alors, merci d’avance à tous ceux et toutes celles qui auront un geste de générosité envers nos jeunes…jeunes malgaches qui loin d’être tous des délinquants sont avant tout victimes  d’un manque d’affection et d’éducation!