Il y a eu beaucoup d’émotions et de fierté samedi dernier à la Maison Centrale de Diego : après 7 mois de travail intense, nos jeunes, en collaboration avec les jeunes de Génération Coeur et Conscience, ont produit un spectacle de haute volée, inoubliable, sur le thème de la paix.

Le spectacle a duré près de 2h, alternant slams, poésies, chansons, danses… Tous les jeunes ont pu s’exprimer, à leur manière et selon leur sensibilité, sur les thèmes qui leur étaient chers. On peut voir sur les tee-shirts offerts par Coeur et Conscience les mots qui ont pu inspirer chacun : amour, respect, paix, sagesse, tolérance, fraternité, égalité, unité.

Tous les mois, les jeunes de Grandir Dignement et ceux de Génération Cœur et Conscience, se sont rencontrés, créant ainsi un espace de discussion et de rencontres. C’est avec beaucoup d’émotions que les équipes éducatives ont vu la peur et l’appréhension tomber petit à petit pour laisser place à des liens fraternels forts.

Retour en image de ce moment inoubliable. Tout ce projet de 7 mois a été filmé, allant des premières rencontres jusqu’au spectacle de samedi dernier. Nous avons hâte de vous partager les informations du documentaire qui verra le jour prochainement. ✨

Grandir Dignement tenait à remercier très chaleureusement :

Coeur et Conscience, pour leur générosité et leur collaboration précieuse. Merci d’avoir permis à nos jeunes de s’exprimer, de se rencontrer, de grandir.

– L’Administration Pénitentiaire, pour leur soutien essentiel dans l’organisation de cet évènement

– L’ensemble des équipes éducatives, qui ont tout donné pour permettre ce moment hors du temps

Il y a tout juste un mois, Karim, coordinateur régional de Grandir Dignement, et l’Établissement Français International Antalaha ont organisé un espace de discussion et de sensibilisation pour les élèves de 6ème et 5ème autour des droits des enfants et de la situation des mineurs incarcérés à la prison d’Antalaha.

Deux actions à la symbolique forte ont résulté de ces échanges.

Tout d’abord un projet artistique porté par la professeure d’Art Plastique, Anne Laure Lextrait. A partir de briques de lait, un mur a été créé par les élèves, avec d’un côté le mur d’une prison, et de l’autre, les rêves dont sont privés les enfants incarcérés.

Ensuite, les élèves se sont mobilisés pour organiser une collecte de vêtements aux profits des enfants incarcérés. Cet élan de solidarité, poussé par cet éveil de conscience sociale autour de la question des droits des enfants et de la justice sociale, est un symbole puissant d’espoir et de changement.

Les murs de la prison ne sont pas un rempart au respect de la dignité humaine et des droits des enfants.

Dans le but de promouvoir les droits des enfants en conflit avec la loi à Madagascar, Grandir Dignement a signé un beau projet pour deux ans soutenu par la Délégation de l’Union européenne à Madagascar et en Union des Comores et mené conjointement avec Humanité & Inclusion Madagascar.

Pour en savoir plus

L’événement solidaire 2023 de Grandir Dignement arrive !

Nous vous retrouverons le dimanche 1er octobre pour un repas festif à Grosbliederstroff (Moselle)

L’occasion d’allier solidarité et convivialité avec la compagnie FA SI LA DANSER !🕺🏻💃🏽 Votre participation sera d’un grand soutien aux actions de l’association en faveur des enfants incarcérés et en situation de vulnérabilité.

🚨Inscription jusqu’au 24 septembre : Bulletin d’inscription

Dans le cadre du partenariat avec le ministère de la population DIANA, ainsi que le Réseau de Protection de l’Enfance (RPE) de Diego, l’équipe Grandir Dignement Diana a proposé une formation d’une journée aux Intervenants Sociaux (IS) de 10 fokontany (quartier). Le 6 juin dernier, les IS ont bénéficié d’une formation « Approche des jeunes en prévention de délinquance ». Cette formation s’inscrit dans un projet plus large de prévention dans les quartiers, notamment grâce à la prochaine mise en place de maraudes dans les différents fokontany de Diego. 

Les notions de bases concernant les adolescents, notamment les enfants en conflit avec la loi ont été évoquées. L’identification, l’approche et l’orientation socio-professionnelle des jeunes ont été mises en avant. 


Nous tenons à remercier les IS pour leur participation active et leur intérêt lors de cette formation afin de prévenir les risques pour les jeunes des quartiers. 

Nous remercions également les équipes du ministère de la population et membres du RPE pour leur engagement auprès de l’association Grandir Dignement. 

Enfin nous remercions l’hôtel La terrasse du voyageur pour leur accueil. 

Un beau projet a été créé entre les jeunes détenus de la Maison Centrale d’Antanimora (MCA) et les jeunes accueillis à l’accueil de jour « Av’nir » du Service d’Insertion en Milieu Ouvert (SIMO) :

Quand certains plantent, arrosent et récoltent les fraises dans l’espace de culture hors-sol de la MCA,
d’autres les lavent, les équeutent et les transforment en confiture lors de l’atelier cuisine de l’espace Av’nir.

Grâce à cette collaboration, tous peuvent profiter de bons goûters ! 🍓

Les jeunes expliquent leur recette en détail, de la graine à l’assiette :  

« Chaque matin, nous allons à l’espace de culture hors-sol pour arroser les graines que nous avons plantées. Nous enlevons les mauvaises herbes, puis nous mettons de l’engrais pour que les fraises poussent bien, comme des baobabs ! Une fois que les fruits sortent et deviennent rouges, nous les récoltons dans un sachet, que notre éducateur remet ensuite au SIMO. »

Andry, mineur détenu à la MCA

« Quand nous recevons les fraises, nous enlevons les petites feuilles et les lavons dans une cuvette. Ensuite, nous prenons une cocotte pour les cuire à feu doux. Quand ça bout, nous ajoutons du sucre, puis nous attendons que le tout refroidisse avant de le mettre au frigo dans un petit bocal. Nous partageons ensuite les pots, mais nous en donnons plus à la MCA car il y a plus de personnes là-bas. C’est bien pour eux d’avoir un goûter, car quand on est détenu, on n’a presque jamais de bonnes choses sucrées. C’est formidable même si nous ne voyons pas les autres jeunes. Nous savons tous ici que c’est difficile d’être enfermé. »

Fetra, espace Av’nir, ex-détenu à la MCA

ET VOILA LE RESULTAT :

L’ouverture d’un Centre Av’nir en Octobre 2022

Le Service d’Insertion en Milieu Ouvert de Diego Suarez, dans le Nord de Madagascar, a ouvert en Mars 2021. Depuis, une trentaine de jeunes ont été suivis. Aujourd’hui, 2 éducateurs accompagnent 15 jeunes dans leurs réinsertion sociale et professionnelle : la majorité d’entre eux est par ailleurs de retour à l’école ou en formation professionnelle ! 📚🔧

Après Antananarivo, c’est au tour d’Antsiranana (Diego Suarez) d’accueillir les jeunes et leurs familles dans un Centre Av’nir… Mais qu’est-ce que c’est ?
Concrètement, cet espace se veut être un lieu de partage, d’échanges et de réinsertion, un lieu sécurisé pour les enfants qui ont connu la détention ou la liberté surveillée.

Il y est prévu de faire :

  • des entretiens individuels de suivis et orientation
  • des formations professionnelles avec les éducateurs ou intervenants extérieurs
  • des activités ludiques et sportives
  • et d’y trouver une salle informatique avec 3 postes fixes 💻

L’équipe éducative et toute l’association sont fières de voir l’apparition d’un tel lieu, on souhaite une bonne continuation à ceux qui font vivre cet endroit qui apporte beaucoup aux jeunes ! ✨

Le graff s’invite à la Maison Centrale d’Antsiranana 🖌

Dans le cadre du festival Stritarty organisé par notre partenaire l’Alliance Française, un atelier graffiti a été organisé au quartier mineur de la maison centrale avec le groupe Run Colorz Festival ! 🌈

Les jeunes détenus ont ainsi pu décorer leur espace extérieur, faisant preuve d’une grande attention et d’une motivation pour participer à la réalisation de cette fresque.

Nous souhaitons remercier vivement l’Alliance française Diego Suarez pour son dynamisme, son soutien et toutes les activités proposées qui réjouissent les jeunes que nous accompagnons ! 🎨

[Les dates et les noms ont été changés]

Découvrez le témoignage d’un jeune accompagné par l’association à Madagascar :

« Quand j’étais petit j’allais à l’école et je suis resté jusqu’à la classe de seconde. J’ai appris à lire, écrire, compter là-bas. Dans mon quartier on faisait des balades, du foot, du rugby, on regardait aussi ces sports à la télé : c’était bien. Ce que j’aime le plus c’est d’écouter de la musique et dessiner.

Au lycée je me souviens qu’il y a eu un problème à cause de la peste. L’épidémie faisait que le lycée fermait toujours alors ça me fatiguait, j’ai dit à ma mère que je ne voulais plus aller à l’école. Ils ont proposé que je fasse une formation professionnelle et j’ai donc fait la mécanique auto.

Quand j’ai grandi, je me suis rendu compte que mon quartier était trop dur. Il y a beaucoup de jeunes qui consomment de la drogue, j’étais un peu influencé par leurs comportements. Plusieurs de mes amis consommaient des drogues comme la cocaïne, le cannabis. Tous les weekends, mon ami et moi on se baladait dans le quartier. Un jour il m’a proposé de voler un téléphone. La première fois c’est lui qui l’a fait et on a fuit ensemble. La semaine d’après, j’allais au stage et j’ai vu une dame qui portait un téléphone alors j’ai fait pareil. J’ai couru avec mais cette fois ci, la police m’a attrapé. Ils ont fait une enquête et ils m’ont emmené au poste de police puis mandat de dépôt et j’ai dû aller à Antanimora (Antananarivo).

Dans le quartier majeur c’était très dur […]. Il y a quatre quartiers, en tout on devait être 4000. Dans mon quartier on était plus jeunes mais on côtoyait aussi les adultes. Il y avait beaucoup de violence et si tu n’as pas d’argent pour leur donner, des adultes t’embêtent.

Je suis arrivé en prison le 13 octobre 2019 et je suis sorti le 13 juin 2020. Je suis resté 8 mois. J’étais un peu au quartier mineur puis j’ai été transféré au quartier majeur. Je me souviens bien de ces dates car ce sont des jours un peu troublants pour moi. Dans le quartier majeur c’était très dur, il y avait beaucoup d’hommes, je ne me sentais pas bien. Il y a quatre quartiers, en tout on devait être 4000. Dans mon quartier on était plus jeunes mais on côtoyait aussi les adultes. Il y avait beaucoup de violence et si tu n’as pas d’argent pour leur donner, des adultes t’embêtent. Il vaut mieux avoir de l’argent à donner si tu ne veux pas de problème. On mangeait seulement du manioc l’après midi. Sans sucre ce n’est pas cool mais je m’étais habitué à avoir faim. Au quartier mineur on avait plus de nourriture comme du riz, des légumes, de la viande apportés par Grandir Dignement.

Après quelques mois je me suis adapté. Mais la vie là-bas restait difficile, surtout le fait de ne pas voir ma famille, mes amis, mais seulement des gens que je ne connaissais pas. J’aidais beaucoup les gens de l’église qui venaient à la prison, en échange ils m’ont aidé à m’adapter à cette vie. J’ai beaucoup appris là-bas même si c’était dur : comment diriger dans l’église, comment aider à faire des cultes, partager la nourriture avec les organisations pour aider les détenus. J’avais déjà eu connaissance de GD au quartier mineur mais c’est vraiment cette organisation qui m’a dirigé vers Grandir Dignement.

Après ma peine, les gens de mon quartier, mes amis, mes voisins, ne voulaient pas me voir. D’après eux, je n’étais pas digne d’être là et je devais rester dans ma maison.

Ma famille avait peur que je continue à fréquenter des malfaiteurs. J’ai donc déménagé, j’habite avec ma tante à la campagne. Mes parents habitent toujours dans ce quartier mais ils ne veulent pas que je vive avec eux. Je les comprends car ça me permet de me commencer une nouvelle vie. Je les remercie pour ça. Si j’étais resté dans ce quartier, j’aurais encore côtoyé des groupes de malfaiteurs qui ont une mauvaise influence sur les jeunes. Je vois ma famille tous les weekends mais je ne reste pas longtemps, juste histoire de discuter avec mes parents. Mais ce sont ma tante et mon oncle qui m’aident et me suivent dans mes études. J’ai revu mon ami avec qui j’avais volé mais il a arrêté de faire ça car il vu ce que je vivais en prison.

Aujourd’hui j’ai de nouveaux objectifs, je vis dans un nouvel environnement, et j’ai de nouveaux amis. Nous sommes tous dans la même situation à GD, personne ne se moque. J’ai beaucoup de nouveaux amis, on fait des voyages, on a des formations professionnelles et des sensibilisations qui nous font grandir.

J’ai conscience que ce que j’ai fais était inutile. Mais à l’époque c’était un peu normal pour moi. Dans mon quartier les jeunes n’ont pas beaucoup d’emplois, ils cherchent des choses à faire. La seule chose qu’ils trouvent c’est le vol, le pickpocket, les braquages de maison. Si la police ne m’avait pas arrêté, j’aurai continué à voler. Je suis content d’avoir trouvé ce chemin finalement.

J’ai eu la mention passable avec 11.50 de moyenne ! Nous avons fait une grande fête au SIMO, j’étais fier.

Je suis arrivé au Service d’insertion en milieu ouvert (SIMO) de Grandir Dignement au mois de juillet 2021.

José, un éducateur du SIMO m’a encouragé à passer le bac en juillet 2022, il m’a aidé pour réviser. J’ai eu la mention passable avec 11.50 de moyenne ! Nous avons fait une grande fête au SIMO, j’étais fier. J’avais un peu de foi pour l’obtenir mais son aide m’a vraiment été bénéfique car je ne pouvais pas étudier à la prison. Récemment j’ai passé les concours pour rentrer dans une université car je veux être gestionnaire. Malheureusement je ne l’ai pas eu. C’est une université privée. José m’a donc conseillé d’aller quand même à l’université publique CNT MAD. Je commence en novembre. J’aimerai créer mon entreprise de produits de première nécessité, c’est pour cela que je veux étudier la gestion. Dans l’idéal j‘aimerai étudier à l’étranger, en France par exemple car j’aimerai que mon entreprise soit internationale.

Je pense que la prison n’est pas un lieu pour les jeunes.

Je souhaite aider mes parents et ma sœur car ils n’ont pas assez d’argent. J’aimerai avoir des nouvelles méthodes de vie comme habiter en ville car j’ai plus d’opportunités et d’expérience. Je pourrai faire des recherches plus poussées qu’en campagne.

Je pense que la prison n’est pas un lieu pour les jeunes. L’état devrait créer plus d’emplois pour les jeunes des quartiers bas car ils n’ont pas de travail et occupent leur temps en faisaient des activités dangereuses et illégales comme les vols, la vente et consommation de drogue, braquages…

Je me demande pourquoi moi j’ai été pris par la police mais ça ma aidé à découvrir d’autres choses, à rencontrer les éducateurs de Grandir dignement, je n’aurai jamais passé mon bac sinon, au mieux j’aurais travaillé avec mon cousin en tant que mécanicien. »

Merci à Luc, merci à José et nos équipes qui l’ont ainsi accompagné et permis de prendre confiance en lui ; un tel parcours ne peut que conforter nos convictions dans l’engagement auprès des jeunes !

C’est la fin de l’hiver à Madagascar et les grandes vacances se terminent… à la MCA et au CRM le temps des vacances fut l’occasion d’organiser des tournois incluant du sport (foot, basket, pétanque, volley) 🤸🏼‍♂️ et des jeux de société (échec, fanorina, cartes, domino) 🏀🥏♟️ !

C’est donc l’heure de la reprise de l’école et des formations professionnelles :

  • agriculture 🌱, bâtiment 🧱 et bientôt élevage 🐰 au Centre de rééducation de Mandrosoa ;
  • culture hors sol 🥬, élevage 🐹 et peut-être bientôt mécanique moto 🏍️ à la Maison centrale d’Antanimora ;
  • activité savon 🧼 et futur élevage de volailles 🐔 à la Maison centrale d’Antahala
  • et menuiserie et vannerie 🧺 à la Maison centrale de Diego.

Bonne rentrée à tous et toutes ! 🖊️

(traduction en Malagasy plus bas)

Depuis le mois de mai, l’équipe de Grandir Dignement Madagascar se retrouve une fois chaque mois pour une journée de réflexion collective.

Les cerveaux des 33 membres de l’équipe d’Antananarivo cherchent à construire et réfléchir ensemble sur des situations rencontrées en tant que travailleur.se GD.

C’est aussi l’occasion d’apprendre davantage à se connaitre et de souder les liens des différents services : Service d’Insertion en Milieu Ouvert (SIMO), Maison Centrale d’Antanimora (MCA), Liberté surveillé (LS), Centre de Rééducation de Mandrosoa (CRM) et le bureau.
Ces journées sont rythmées par des ateliers de travail mais aussi par des animations, des jeux et des danses, en musique évidemment !

Pour la première journée de réflexion collective, nous avons pu identifier des problématiques que peuvent rencontrer les enfants que l’on accompagne au quotidien. Notre souhait est maintenant de construire un arbre à problèmes puis d’y apporter des solutions et améliorer ainsi nos actions auprès des enfants en conflit avec la loi.

Nous souhaitons nos meilleurs voeux de réussite aux collègues qui ont fini dernièrement leur aventure au sein de la délégation malgache (Claire, Herman, Sarah, Aimée et Karim), et la bienvenue à Marie et Camille ! ✨

Traducation en Malagasy :

Nanomboka ny volana may, ny ekipan’ny GD eto Antananarivo dia nanokana andro 1 hanatanterahana atrik’asa hanatsarana ny fomba enti-miantsehatra manoloana ny zaza manana olana amin’ny resaka lalàna.

Io tontolo andro io dia nelanelanin’ny fanentanana maro isan-karazany mba ahafana miala voly no sady hanamafisana ny fifankafantaran’andraikitry ny tsirairay.

Ny fihaonana voalohany dia nahafahana namoaka ny mety olana sedrain’ny zaza manana olana amin’ny resaka lalàna. Avy eo narahin’ny fanasokajiana izany mba ahafahana mamoaka ny vahaolana mifandraika aminy amin’ny fotoana manaraka.