Nous avons déjà évoqué notre collaboration avec un entraîneur de foot qui est venu pendant toutes les vacances…

Cette collaboration se porte au mieux et nous avons franchi une belle étape lundi dernier! En effet, alors que les vacances se terminent, notre entraîneur préféré ne veut pas en rester là! Ainsi, des sélections ont été prochainement effectués. Trois équipes sont  officiellement mis en place: une équipe -13ans, une équipe – 15ans et une autre – 17ans. De même que pour la formation professionnelle, lorsque le jeune partira, il y aura une place de libre pour un nouveau joueur.


Chaque équipe aura 1h30 d’entrainement par semaine et au fur et à mesure des mois, ils pourront participer à des tournois officielles. Déjà, nous venons de payer l’engagement pour un tournoi officielle.

Les Objectifs

  • Proposer aux jeunes une activité sportive les amenant à se dépenser et à se dépasser. Car si on veut éviter les bagarres ou l’ennui, il faut proposer une activité où les jeunes peuvent s’exprimer et se tester. Par ailleurs, comme le savent toutes les personnes travaillant dans le social, le sport est une excellente médiation pour travailler la collectivité (l’esprit d’ équipe), le respect des lois ou encore la maitrise de soi et de ses émotions.
  • Ensuite, le foot peut être un moyen de valorisation pour ces jeunes qui ont le plus souvent une image très négative d’eux-mêmes.
  • J’évoquerai aussi un élément important: L’image du centre. Pour la plupart des malgaches, le centre reste une prison accueillant des « zaza maditra » c’est-a-dire les enfants pas sages, les jeunes délinquants… Ainsi, à Mada, il est courant que des parents disent à leur enfant, pour leur faire peur quand ils désobéissent: « attention, ou tu iras à  Anja! ». Ainsi,un de nos objectifs est aussi de changer l’image du centre. Et, permettre aux jeunes de se mélanger à d’autres à travers des matchs de foot, c’est contribuer à ce changement d’image.

Donc, VIVE LE SPORT et que les meilleurs gagnent…
Nous tenons aussi à remercier vivement la personne (elle se reconnaîtra) qui nous a fait don de maillots de foot à l’effigie de Don Bosco!!

Depuis le début de la formation professionnelle, nous avons toujours tenu à nous entretenir avec chaque nouveau jeune afin qu’il choisisse avec raison leur choix de faire cette formation.

Depuis la mise en place de la réforme (voir articles février-mars 2010), nous faisons systématiquement, avec le Surveillant Général, un entretien d’arrivée pour chaque jeune. Cet entretien permet de comprendre un peu l’histoire du jeune, la raison de son arrivée au centre, comment ils se sent et, surtout, ce qu’il veut étudier durant sa présence au centre. Le jeune devait en effet choisir entre agriculture, formation professionnelle menuiserie-maçonnerie et enseignement général.

Il y a du nouveau!

La semaine dernière, à notre grande joie, le personnel du centre a exprimé son envie de faire partie du choix de l’orientation du jeune. Ils ne veulent plus que cette décision vienne de l’extérieure (cad de nous) mais aimeraient participer à ce moment important pour le jeune!
Ainsi, après réflexions avec la Direction, a été crée une commission d’orientation.

Cette commission se réunit tout les mercredis. Elle est formée d’un représentant de chaque filière (David ou Hélène pour la formation professionnelle, un instituteur pour l’enseignement général), d’une personne de la Direction et d’un brigadier. Son but est d’étudier le dossier du jeune, de s’entretenir avec lui et de choisir, en fonction du jeune, de la filière qu’il va étudier.

Nous sommes très satisfaits de cette commission qui constitue pour nous un réel passage de relais!

Alors qu’en France l’été arrive à grand pas, à Madagascar, le froid et l’hiver pointe le bout de leur nez!
Ici, la température ne cesse de baisser et nous-mêmes européens pourtant habitués au froid, dormons avec au moins 2 couvertures et, en journée, nous ne nous séparons plus d’un bon pull bien chaud!
Trop souvent, les européens imaginent qu’à Mada, il fait chaud toute l’année…Et bien c’est faux! L’hiver existe aussi et attraper des rhumes ou une grippe est courant!

Malheureusement, les jeunes ne disposent pas de beaucoup de moyens pour lutter contre ce froid. Ils se promènent avec leur rare t-shirt troué ou avec 3 short l’un par dessus l’autre, histoire d’avoir un tout petit peu moins froid…
Les jeunes participant à la formation professionnelle sont les plus touché par ce froid puisqu’il travaille dehors et physiquement (construction de la maison).

Mais, grâce à vos 300 kg de vêtements donnés en juillet 2009, nous avons pu offrir à tous ces jeunes un peu de « chaleur ». Tous les vêtements d’été que vous nous aviez donné ont été offert aux jeunes à Noël. (Voir article de décembre/janvier).
Nous avions gardé le reste pour l’hiver.  Ainsi, samedi dernier, ces vêtements chauds ont été donné aux 110 jeunes du centre!
Nous avons organisé une « friperie » 100% malgache:
Sur une grande bâche les vêtements ont été entendues par âge. Chaque jeune, du plus petit au plus grand, ont pu choisir un pull chaud, un pull ou blouson printemps et une écharpe OU bonnet OU chaussettes.
Cela fut tout juste mais vos dons ont suffis à permettre aux 100 jeunes d’avoir trois vêtements adaptés au froid! MERCI!!!!!

Cette action a été un vrai moment de bonheur pour les jeunes comme pour nous. Certains enfants issus de milieu extrêmement pauvre n’avait jamais eu l’occasion d’acheter au marché des habits et ils ont pris  grand plaisir à essayer des dizaines de vêtements avant d’en choisir..1!!
Ce fut l’occasion de les éduquer au vestimentaire. Apprendre aux petits qu’une fermeture éclair ce ferme du bas vers le haut et qu’elle se met devant (et non dans le dos), apprendre aux grands à choisir la bonne taille car ces jeunes ont parfois des difficultés à prendre conscience de leurs corps et il n’est pas rare de voir un jeune de 1m60 vouloir rentrer dans un pull taille 6 ans!!!
Parfois, faute de miroir, nous avons pris une photo d’eux pour qu’ils se voient…

Bref, un beau moment!
MERCI encore!

Nous espérons que votre aide nous permettra de continuer cette action en été et hiver prochain…

Être malade, cela peut -parfois- être utile!!
Et oui, alors que nous devions effectuer quelques radios suite à une petite chute, nous avons rencontré une radiologue très très intéressant…

Ce dernier est, en dehors de son travail de radiologue, entraîneur de foot. Il est responsable d’une équipe très connu à Madagascar dont je ne peux citer le nom ici.
Les raisons qu’ils l’ont poussé à être entraîneur de foot? « c’est par le sport, l’activité physique que j’empêche à ma façon nos jeunes de glisser vers le chemin de la drogue ou de la violence.. »
Cet homme, véritable pédagogue dans l’âme, consacre plus de 6h par semaine à s’occuper de gamins à qu’il enseigne, à travers le foot, des valeurs importantes telles que l’esprit d’équipe, les règles et le dépassement de soi… Beau n’est-ce pas??
Alors que nous sommes confrontés au quotidien à des injustices terribles, cela est un vrai cadeau de rencontrer un homme simple qui spontanément vient en aide à ces concitoyens…

Bref, bien sûr, nous en sommes venus à évoquer notre projet et les jeunes avec lesquels nous travaillons…Et, il a rapidement proposé de devenir l’ entraîneur de foot officielle de nos jeunes. Chose dite, chose faite! Ainsi, durant toutes les vacances, il vient tout les jours ouvrables entre 16h et 17h et ce bénévolement!!
Par ailleurs, il a mis en place un système d’échange entre nos jeunes et ceux qui sont dans son club de foot.

L’entraîneur est très heureux de ces entraînements… Comme la plupart des gens, il fut très étonné devant la gentillesse des jeunes, leurs enthousiasme et également devant les plus petits du centre qui sont âgés de 7 à 12 ans…

Il y a quelques jours, un Assistant Social que nous connaissons bien (il travaille au centre des Salésiens) est venu afin de proposer aux jeunes les plus âges ( + de 15 ans) un film-débat.

C’était un film crée par l’UNICEF destiné aux jeunes malgaches. Entièrement en malgache, les jeunes ont pu bien comprendre le sujet et surtout émettre des propositions.

En effet, ce film fonctionnait comme les livres « dont vous êtes le héros ». Tout d’abord, le film a été entièrement visionné une première fois. Celui-ci se terminait de manière assez négative. L’intervenant a alors animé un petit débat puis nous avons revisionné le film. Cette fois-ci, à certains moments, il y avait plusieurs propositions et les jeunes devaient choisir laquelle prendre. En fonction de chaque solution, la fin du film changeait…
Ainsi, les jeunes ont pu se rendre compte que face à une situation difficile de la vie, le chemin que l’on choisi peut améliorer ou au contraire empirer les choses.

Quant aux thèmes évoqués, ils étaient relativement nombreux: drogues, prostitutions, grossesses non-désirés et avortement, fugues ou encore disputes familiales… Bref, tous ces problèmes auxquels nos jeunes, trop souvent victimes de gens plus grands ou ayant plus de pouvoirs, sont confrontés.

Aujourd’hui se termine les vacances de Pâques.En effet, depuis 3 semaines, les jeunes n’avaient ni école ni formation professionnelle. Bref, les vacances.

Alors, il a fallu s’organiser!  Ainsi, nous avons mis en place  durant ces 3 semaines un programme de vacances constitué d’animations diverses, de temps de débat-réflexion ou encore de sport.

Il est vrai que pour les 120 jeunes présents au centre, ces animations sont indispensables. Pour éviter la violence, la dépression ou encore l’ennui, il est nécessaire que tout ces jeunes puissent participer à des temps à la fois ludique et éducatif.


La séparation avec leurs familles (pour ceux qui en ont), avec leur ancien lieu de vie (souvent la rue) ou avec leurs anciennes habitudes…tout cela peut être difficile a gérer pour ces jeunes surtout en période de fêtes. Se rajoute à cela le fait que beaucoup de ces jeunes attendent leur procès et que du coup ils ne peuvent sortir librement … Or, quant un enfant a vécu plusieurs années livré à lui-même et qu’il se retrouve dans centre fermé…ce n’est pas évident!

Par ailleurs, je m’excuse d’ailleurs de l’absence d’articles depuis début Avril sur ce site. Il est vrai que le travail s’est intensifié avec les vacances et que je n’ai pas pu prendre le temps de vous relater les avancements du projet.

Mais, ca y’est, hier le rythme habituel a repris:
– 50 jeunes ont repris la formation professionnelle en bois et maçonnerie. Pour ce troisième trimestre, les jeunes vont construire une maison au sein du centre. Mais nous allons vous expliquer cela dans un prochain article.
– 60 jeunes ont repris l’enseignement général.

Du coup, je vais pouvoir vous raconter un peu ce que nous avons fait pendant les vacances.

Allez: petit retour en arrière….

Jacques Maréchal, prêtre

Ils vont leur chemin, Seigneur, ces garçons et filles,
ces hommes, ces femmes,
comme tes disciples vers Emmaüs.

Tu m’as mis sur leur route.
Donne-moi de les rejoindre comme tu m’as rejoint dans mon histoire,
respectant les méandres, les déviances de ma vie.

Apprends-moi non seulement à les voir, mais à les regarder.
Ces visages chiffonnés, lisses,
ou ceux dont le sourire dit le cœur.

Ces yeux vides, fuyants, ou ce regard pétillant d’étoiles.
Que le soir, je rendre à la maison,
lourd d’emporter avec moi tous ces visages.

Apprends-moi, Seigneur, à rejoindre ton désir
sur eux en embrassant toute l’étendue de leurs propres désirs.
À ne pas me figer sur ce qu’ils sont,
mais à me fixer sur ce qu’ils ne sont pas encore.

Comme toi avec tes deux disciples, donne-moi de les aider à
apprendre que l’essentiel est de goûter les choses intérieurement.

Apprends-moi envers eux, Seigneur,
l’infinie patience que tu nous portes.
À être l’agriculteur qui respecte leur terreau
et les délais de leurs moissons.

Quand il m’arrive de les voir comme des puits comblés et desséchés,
Aide-moi alors, Seigneur, à soulever pierre sur pierre
pour dévoiler ce qui était caché à leurs yeux.
À être le sourcier de l’eau vive qui dort en eux.
Que je puisse leur dire, comme toi si souvent : « Lève-toi et marche »
Que je puisse les inviter à incliner leur cœur
vers cet Autre qui les habite déjà.

(Prier, no 244, septembre 2002)

Depuis quelques temps, nous expérimentons la formule « échange et chantier »!!

A quoi consiste-t-elle?

C’est très simple.  Une groupe de jeunes en formation au sein du centre des Salésiens de Don Bosco vient dans le centre où nous travaillons. Le matin, tous les jeunes en formation, c’est-à-dire les jeunes en formation professionnelle du centre Don Bosco ET de notre centre, font « chantier ».

Au programme:
– réparation des choses dégradées
– construction de tables et chaises avec du matériel de récupération
– échange de compétence

Le midi, nous mangeons tous ensemble un repas simple (riz/poisson) mais convivial. L’après-midi est réservé aux tournois de sport: Les scies, tournevis et briques font place aux ballons de foot ou de basket. Un match est organisé dans les règles de l’art et, après un petit goûter et un « mot du soir » (cf pédagogie de Don Bosco), on se quitte avec les promesses de retrouvailles!

Cet type d’échange est très positif. Tout d’abord, pour le moment, nous n’avons mis en place au sein du centre, que la maçonnerie et la menuiserie.  Or, certaines réparations nécessitent d’autres compétences comme celle de la sidérurgie (par exemple pour réparer des lits de fer ou des brouettes). Ainsi, les jeunes de Don Bosco viennent apporter au sein du centre des compétences que les jeunes n’ont pas.

Par ailleurs, la plupart des jeunes du centre sont en attente de procès. Ils vivent au quotidien dans l’incertitude quant à leur avenir. Souvent, ils viennent de milieu très démunis et n’ont pas eu la chance de recevoir une éducation..Beaucoup, sont, comme on dit, des « Enfants de la Rue » (au passage, nous n’aimons pas trop ce terme qui fait penser que la rue est une origine, un lieu-dit ou encore un géniteur mais bon…)

Ainsi, pour tous ces jeunes, voire qu’il existe des lieux, comme les centres Don Bosco, où ils peuvent être aimés, éduqués et formés, est important. Ces jeunes peuvent peu à peu comprendre que la vie n’est pas forcément fatalité et que oui, ils sont capables de s’en sortir. Ceci dans le sens où les jeunes de Don Bosco sont eux-mêmes des jeunes ayant eu (et pour certains ayant encore) une parcours très délicat. Le message est clair « Après ce centre, il y aune vie. Tu as fait une erreur, la justice doit te juger..mais ceci n’est pas une fin en soi.. »
Bon, bien sûr, il nous faudra du temps, beaucoup de temps, pour que le message passe mais l’espérance est là!!

Pour finir, je dirai que pour les jeunes de Don Bosco, il y aussi un fort intérêt. Comme bons nombres de jeunes de foyers, ce sont parfois des ados revendicatifs et qui jugent leur condtions de vies matériels pas suffisantes. Mais, visitant d’autres centres telles que celui où nous intervenons, ils peuvent se rendre compte qu’en étant à Don Bosco, ils sont bien « gâtés » et qu’il vaut mieux pour eux qu’ils y restent!!
Enfin, cet échange constitu aussi une action de solidarité, ceci leur montre que l’aide ne se fait pas seulement « pays du Nord/pays du sud » mais qu’elle peut aussi se faire au quotidien « Pays du Sud/ pays du Sud »!! Par ailleurs, pour les jeunes engagés dans le catéchuménat, c’est une action forte au période de carême.

Bref, vive les chantiers, vive les échanges!!

Depuis deux semaines, beaucoup de changements ont eu lieu au sein du centre. Des changements qui sont, à notre sens, en faveur des jeunes et de l’éducation.

Depuis le début du projet, nous avons consacré énormément de temps à échanger avec les différents acteurs du centre: Directrice, agents pénitenciers, intervenants extérieurs… Et ces échanges ont portés leurs fruits.
La Directrice du centre qui a une formation d’ éducatrice a dès le début soutenu nos actions et permis leurs réalisations. C’est  grâce à cela que la formation professionnelle, la formation des agents pénitenciers ou encore les animations et sorties ont pu voire le jour rapidement.

Mais, depuis quelques jours, il y a eu un nouveau tournant dans la vie du centre grâce à l’arrivée de deux nouveaux adjoints du Directeur; deux personnes formées elles aussi comme éducateurs pénitenciers.
Avec ces personnes, nous sommes rapidement tombés d’accord et avons pu élaboré tous ensemble (Directrice, Adjoints, Surveillant Générale etc…) une série de mesures visant à améliorer la prise en charge des jeunes.


Ainsi, voici quelques changements visibles:
1/ Tout jeune arrivant au centre est obligé d’être inséré dans une section d’activité. A ce jour, 3 choix s’offrent à lui: Formation Professionnelle Menuiserie/maçonnerie, Formation en Agriculture ou Enseignement Général.
C’est lors de son entretien d’entrée que le jeune choisi, avec l’aide des adultes et en fonction des places disponibles, sa filière.
Aucun jeune ne doit rester inactif

2/ Les récréations sont fixes. Il est vrai qu’auparavant, chaque adulte choisissait le moment ainsi que la durée de la récréation des jeunes dont il s’occupait. Cela donnait lieu à des récréations trop longues ou à des jalousies entre les jeunes. Par ailleurs, il est difficile pour une classe de se concentrer quant les ballons de basket résonnent dans la cour.
Ainsi, maintenant, la récréation est entre 9h30 et 9h50 le matin et entre 15h et 15h20 l’après-midi.

3/Les adultes présents sur le terrain ont été renforcés. Moins de personnel dans l’administratif, plus de monde sur le terrain avec les jeunes.

Voilà quelques unes des mesures qui permettront une meilleure prise en charge des jeunes.

Bien sûr, cela ne règle pas tout. Comme nous l’avons évoqué il y a quelques jours, de nombreux problèmes demeurent notamment liés à la violence nocturne, au manque d’activité en soirée (après 16h) et au vol. C’est pour cela que nous sommes toujours à la recherche des fonds qui permettraient notamment de construire une salle des casiers ainsi qu’une salle d’étude. (voir article plus ancien de fin février.) D’autre part, la section agriculture est encore très minime et symbolique. Pour que cette section soit réellement un apprentissage, elle doit être développée et professionnalisée. Par ailleurs, en développant réellement cette filière, l’alimentation même du centre pourrait être également améliorée.

Sur ce, merci encore à tous ceux qui nous soutiennent ici à Mada ou à l’autre bout du monde!

Samedi après-midi, animations diverses pour les 90 jeunes du centre arrivés ici suite à un parcours bien difficile; temps de loisirs et de détente offert à 90 mômes, enfants et ados, tous victimes de notre misère humaine…

 

On s’organise, tandis que les balles de foot, de volley et de rugby sortent des placards; les sonos, elles, se mettent à donner de la voie ou plutôt dirai-je de la vie sur des airs de percussions ou de rap malgache…
Et oui, à Mada aussi,le rap à sa place chez les ados!
Le temps de faire des équipes, de motiver les plus réticents ou d’apaiser les âmes échauffées; et c’est parti! Les joueurs s’affrontent, les spectateurs huent ou applaudissent en fonction des actions.

 

 
Quelques jeunes pourtant restent à l’écart, certains ont le regard fuyant et semblent comme sur une autre planète… Laquelle ? Pour certains celle nommée Souffrance, pour d’autres celle que l’on appelle Déprime, Colère ou encore Fuite…
On tire, c’est le cas de le dire, notre dernière carte: dominos, puzzle, livres, cartes et petits jeux de toutes sortent se dispersent à travers la cour rejoindre ces petits extra-terrestre.
Peu à peu des sourires fleurissent et planète Joie apparaît…

Après un tour de la cour histoire de discuter un peu avec chaque jeune, je m’assois et je me contente de regarder les alentours. Et, alors que je m’aperçois que tous jouent,courent, rient ou chantent, alors que je vois des gardiens pénitenciers se mêler gaiement à la partie de foot, vient cette pensée si rare mais combien primordiale: « C’est beau», « Ça sert à quelque chose ». Petit instant de plénitude, moment si court suspendu dans l’air, graines d’espérances que je mémorise pour les jours de grisailles. Oh, bien sûr, cela ne dure qu’un temps. Bien vite, il faudra arrêter Princy qui se promène pierre à la main en direction d’un plus jeune, discuter avec Lahatra et Robby qui se regardent avec des yeux-éclairs ou encore consoler Sabotsy qui ne voit plus le bout du tunnel… Très vite, faute de la non maitrise de la langue malgache, faute du nombre d’animateur si bas relatif au nombre de jeune et surtout faute à la condition humaine, il me faudra accepter mes limites et me dire « qu’il reste beaucoup à faire et que pourtant, on ne peut que peu ». Pour autant, le soir à la tombée de la nuit, alors que mes yeux se ferment et que mon esprit divague, je retiendrai de la journée ces 90 gamins tous riant et joyeux, heureux de pouvoir être tout simplement des gosses un samedi après-midi ensoleillé…

Un immense MERCI à Dario, photographe italiano-grec, qui a prit ces superbes clichés lors de sa visite au centre et nous a permis de les diffuser librement!!

Par souci de confidentialité, les prénoms des jeunes ont été modifiés.