Lorsque le projet a débuté au sein du centre Mandrosoa-Anjanamasina, l’objectif général était d’accompagner ce centre afin qu’il soit un réel lieu d’éducation pour les jeunes en très grandes difficultés qui y sont accueillis.

Ainsi, nous avions choisis 3 axes d’action:


1/ Mise en place d’une formation professionnel.
A ce jour cette formation fonctionne bien. La spécialité enseignée est pour l’instant la maçonnerie mais prochainement la menuiserie et le fer vont commencer. Chaque fois qu’un jeune arrive au centre, nous le rencontrons avec le Surveillant Général. Un petit bilan de compétence est effectué. Si cela est possible, nous l’orientons vers l’école primaire ou secondaire (école géré par le centre seul). Sinon, nous lui proposons de faire la formation professionnel. Il est vrai que beaucoup de jeunes déjà âgés (16/17ans) ont quitté l’école il y a très longtemps voire n’y sont jamais allés. Ces jeunes placés ici après de nombreuses années de Rue, se sentent plus attirés par une formation manuelle que par l’enseignement général. Enfin,beaucoup n’auront pas la possibilité de continuer des études après et devront se débrouiller financièrement. Cette formation plaît aux jeunes même si il demeure parfois compliqué de mettre en place une continuité de présence et une rigueur.

2/ Mises en place de sorties et d’animations.
Chaque samedi après-midi, une animation est organisée. Les terrains de volley et basket ont été rénovés. Les jeunes peuvent sortir sur le terrain de foot attenant au centre. Des sorties ont été organisés notamment pour la journée des Droits de l’Enfant et pour un tournoi sportif. Du matériel de musique a été acheté permettant aux jeunes d’écouter de la musique, de danser ou encore d’écouter le journal. Grâce aux micros également achetés, il y a des « karaokés ». Les fêtes de fin d’année ont été agréables. Certains jeunes ont pu participé à une émission de radio qui portait sur les Droits de l’Enfant.

3/ Formation du personnel
Grâce à une bonne collaboration avec la Directrice et le Surveillant Général du centre, nous avons pu mettre en place des réunions hebdomadaires et mensuels. Ces réunions sont l’occasion d’échanger et de discuter sur les décisions éducatives à prendre. Par ailleurs, deux séances de formations ont eu lieu. La première séance fut un temps de parole et débat sur l’éducation. La deuxième séance portait sur le règlement intérieur.

Après 6 mois d’intervention, nous pouvons conclure que, de manière générale, les 3 objectifs prévus ont été atteints.
Certes, il reste encore des améliorations a apporter:
Les spécialités menuiserie et fer sont encore à développer. Par ailleurs, certains jeunes sont encore trop marginalisés pour réussir à participer à cette formation qui demande rigueur et présence continue. Ainsi, nous voulons créer de petits modules formations tels la fabrication de pain ou le tissage de panier. Ces petits modules destinés à ces jeunes en situations extrêmes seraient aussi génératrice de revenus.

Les sorties et échanges avec d’autres structures doivent être augmentés. Nous prévoyons plus d’échanges notamment avec des clubs de sports voisins.
La formation du personnel ne fait que débuter et doit se pérenniser.

Cependant, nous ne pouvons qu’être satisfait de ce projet.

Dès le début du projet, il nous a semblé primordial de travailler en totale collaboration avec le personnel local, que ce soit les brigadiers de l’État ou le personnel embauché par nous-même pour le projet.
L’objectif final étant que au fur et à mesure de l’avancement du projet, notre présence ne soit plus une nécessité fondamentale.

Or, nous avions décidé, fin janvier, de prendre quelques jours de vacances. Il est vrai que la décision de s’absenter pendant un temps relativement long (15 jours) fut compliquée à prendre et que certaines craintes étaient là. Pour autant, après un long briefing et une bonne organisation, c’est avec confiance que nous avions décidé de partir. Nous avons donc laissé la formation professionnel au main du chef d’atelier, les animations à l’animateur et aux salésiens de Don Bosco.


De retour sur le centre, après ces 15 jours d’absence, le constat est plus que positif. Bien sûr, il y a eu quelques points à modifier, beaucoup de paperasses à rattraper et de multiples petits problèmes à résoudre mais l’essentiel y est:
La formation professionnel a très bien fonctionné; certains jeunes ont quitté le centre (fin de placement) une attestation en main, de nouveaux jeunes ont intégré la formation après un entretien d’orientation. Il y ainsi 30 jeunes participant à la formation professionnel et déjà 5 jeunes sur liste d’attente.
Aucune disparition et détérioration ne matériel n’a été constaté.
De belles animations se sont déroulés. Celles ci ont alliées séances vidéos, foot ou encore journée festive (à l’occasion de la St Don Bosco le 31 janvier).
Les salésiens de Don Bosco ont rendu visite aux jeunes environs trois fois par semaine et une personne travaillant chez les salésiens a été volontaire pour venir en renfort tous les jours au centre.

Par ailleurs, il eut aussi quelques belles surprises:
Tout d’abord, et c’est peut être la plus belle surprise, l’accueil des jeunes qui fut très chaleureux. C’est toujours agréable, n’est ce pas, de se sentir accueilli et attendu…
Plus concrètement, les jeunes de la formation professionnel ont fait leur premier vrai chantier (cas pratique): 10 poubelles en briques ont vu le jour au sein du centre. Ce fut une belle surprise car il est vrai que ces petits carrés de briques, une fois peints et cimentés, seront l’occasion de diminuer les déchets qui jonchent encore trop souvent le parterre du centre!
Les jeunes ont également fait quelques petites réparations par-ci par-là!

Bref, c’est avec plaisir que nous sommes revenus de vacances et avec plus de plaisir encore que nous avons retrouvé adultes et jeunes participant à ce projet!

Cela fait maintenant plus de deux mois que la formation professionnelle a commencée!

Deux mois durant lesquelles plus de 30 jeunes ont appris les bases de la maçonnerie mais surtout deux mois durant lesquelles ces jeunes ont appris à respecter des horaires; à travailler malgré la fatigue; à persévérer malgré les difficultés!


Ces derniers jours a eu lieu un évènement important à nos yeux:
6 jeunes âgés de 17 à 19 ans quittent le centre (fin de placement) avec une attestation de formation en poche!

En effet, chaque jeune ayant  participé à plus de deux mois de formation avec assiduité a l’opportunité de se voire remettre une attestation;
Si le jeune reste entre deux et six mois, une attestationde formation dite « découverte » est remise.
Si le jeune reste entre six mois et un an, une attestation de formation dite « de base » est remise.
Si le jeune reste plus longtemps encore, nous donnerons une attestattion et tenteront de permettre à ces jeunes de passer un diplôme 1ère année dans la spécialité où ils sont le plus compétent.
Dand tout les cas, la durée de la formation auquelle le jeune a participé est précisé sur l’attestation.

Bref, pour ces jeunes, même une petite attestation de deux/trois mois de formation est importante. Certains jeunes se considèrent depuis si longtemps comme incapables, que jamais ils n’auraient pensé pouvoir avoir cette attestation. Pour bons nombres d’entre eux, c’est la première fois qu’ils recoivent quelque chose!

Hier, lors de la remise des attestations, l’émotions étaient présente: beaucoup de reconnaissance et de joie de la part des jeunes; beaucoup d’enthousiasme aussi de la part de la Directrice.
Car il y a quelques mois encore, il eut été impensable que ces jeunes en grandes difficultés puissent participer à une formation au sein d’un centre semi-ouvert public…

Comme vous le savez, depuis quelques semaines à débuté au sein du centre de rééducation Mandrosoa-Anjanamasina, une petite formation destinée aux jeunes les plus en difficultés.

Même si cette formation est loin d’être parfaite, elle constitue une chance pour bien des jeunes qui n’ont jamais pu être scolarisés ou qui ont arrêtés l’école depuis bien longtemps.
Ainsi, notre chef d’atelier enseigne du lundi ou vendredi à 30 jeunes âgés de 15 à 19 ans.

Pour certains, il est aisé de suivre un cours, d’être à l’heure ou encore d’accepter les remarques du chef d’atelier; pour d’autres jeunes, c’est plus compliqué…Enfin, pour beaucoup d’élèves, le manque de confiance complique parfois l’apprentissage. En effet, il n’est pas rare qu’un jeune vienne nous voir en confiant qu’il est « tsy mahay » (pas capable »)!
Ce « tsy mahay » est une phrase courante à Madagascar et bons nombres de nos jeunes n’ont pas arrêté de l’entendre depuis leur plus jeune âge!!

Au bout de un mois, le constat s’avère être positif! Tout d’abord, la mise en place d’une formation professionnelle dans un centre de l’administration pénitentiaire est quelque chose d’exceptionnelle!

Ensuite, cette formation est totalement acceptée par les adultes travaillant au centre ainsi que par les instances étatiques! C’est  d’ailleurs pour cela que nous avons reçu quelques visites du personnel pénitencier.

Enfin, et c’est, nous le pensons, le plus important: les jeunes apprécient cette formation!
 Certes, 4 ou 5 jeunes de la promotion de départ ont décidé, malgré nos arguments, d’arrêter mais les autres restent motivés et les nouveaux  arrivants réclament la plupart du temps de pouvoir intégrer la formation!

Cependant, notre volonté ce n’est pas de faire du chiffre! Outre la formation professionnelle, il existe, même si celle-ci rencontre quelques difficultés, une école primaire et secondaire .
 Ainsi, lorsqu’un nouveau jeune arrive au centre, nous faisons toujours, en présence du Surveillant Général, un entretien d’orientation. En effet, pour certains jeunes il sera plus intéressant de continuer la filière générale alors que pour d’autres, déjà âgés et ayant un niveau très bas (maternelles par exemple); la formation professionnelle semble plus approprié.

Pour conclure nous sommes satisfait de la mise en place de ce cursus professionnelle même si nous avons encore besoin d’aide!
En effet, pour l’instant seule la maçonnerie est enseigné! Or, il est primordial de développer d’autres activités comme la menuiserie! Par ailleurs, afin de rendre ce cursus un minimum rentable, il nous faudrait développer des petites activités rentables comme le tissage de panier ou encore la fabrication de pain (les habitants du quartier n’ont pas de vendeur de pain à proximité, et serait content de pouvoir en acheter au sein du centre..)
Le constat est positif mais il reste beaucoup à faire pour que ces jeunes aient pleinement leur droit à la scolarité!!
Alors, merci d’avance à tous ceux et toutes celles qui auront un geste de générosité envers nos jeunes…jeunes malgaches qui loin d’être tous des délinquants sont avant tout victimes  d’un manque d’affection et d’éducation!

Permettre à un centre de devenir un lieu plus éducatif et plus accueillant pour les jeunes c’est aussi favoriser la cohérence entre les adultes responsables de ces jeunes…
Nos jeunes, comme tous ceux à travers le monde qui sont obligés de vivre en  foyer, sont chaque jour confronté à une multitude d’ adultes en tout genre! Aux jeunes que dit on? « adapte toi!! »
Mais encore faut il favoriser cette adaptation! Encore faut il que les adultes travaillent dans un minimum de cohérence..

C’est pour favoriser cette cohérence si importante à nos yeux, que notre objectif de ces dernières semaines a été de mettre en place des réunions systématiques entre les adultes.
Non pas attendre « le » gros incident pour se réunir mais mettre en place des réunions hebdomadaires!

Ainsi, depuis deux semaines ces réunions ont officiellement commencées!
Tout les vendredis nous nous réunissons avec le surveillant général et les brigadiers afin de déterminer les activités de la semaine, discuter sur les situations problématiques ou encore évoquer les nouveaux venus.
Tout les premiers vendredis du mois, a lieu une réunion « grande équipe »; réunion où sont présents professeurs, brigadiers, personnel administratif et, bien sûr, la Directrice.

Certes, peut être que pour vous, la mises en place de ces réunions peut sembler « banal »…C’est loin d’être le cas pour nous!
Car à Madagascar, avoir des réunions à heures fixes et institués…c’est un vrai parcours du combattant!

D’ailleurs, nous sommes bien conscients qu’il nous faudra encore un certain temps et surtout une grande patience avant que ces réunions sont totalement acceptés par tous et surtout avant que tout le monde y voit un intérêt!
Mais comme on dit:
« A cœur vaillant, rien d’impossible! »

Ce matin a marqué la fin des vacances scolaires et avec la reprise des cours. Et oui, la rentrée 2010 est passé; nous ne dirons pas sans encombres mais ca y est.

En fait ce matin, 8h impossible de retrouver la liste des élèves…
Puis, après avoir réussi tant bien que mal à faire l’appel, nous nous  rendons compte qu’une partie de la promotion ne veut plus apprendre… et c’est partie pour des négociations…
Diverses raisons sont évoqués mais elles se rejoignaient en un motif: dur, dur de devoir reprendre un rythme d’école après 10 jours d’interruption…
Pour finir, tous sont repartis travailler motivés! Tous sauf trois jeunes, 3 jeunes qui ont perdu leur motivation, 3 jeunes pour qui il fût impossible de leur faire changer d’avis…Et oui, l’éducation c’est cela…on ne peut forcer personne!

Quelques difficultés existent en effet avec certains jeunes pour leur apprendre la rigueur dans les horaires de travail et le rythme de la formation. En effet, ces jeunes ayant pour beaucoup vécus dans la rue, n’ont pas eu cette éducation au respect des horaires et au travail en continu. C’est donc un travail de longue haleine pour « rééduquer » ces enfants à une réalité professionnelle. Par ailleurs, le manque de confiance en soi est immense pour ces jeunes qui ont été si peu valorisé dans leur vie! Or, se mettre dans une dynamique d’apprendre lorsque on ne croit pas en ses capacités…dur dur!

Mais avec la patience et un brin d’humour, nous y arrivons…

Tratriny Taona daholy !
Bonne Année à tous !

Petit billet pour raconter notre réveillon au centre.
Pour commencer, nous avons eu une autorisation de coucher à 21h pour les enfants du centre. Ce qui est exceptionnel quand on sait qu’ils sont enfermés dans leurs dortoirs à 17h tous les soirs.

Donc, après avoir accueillis quelques volontaires DCC venus fêter la nouvel année avec nous, nous nous sommes rendus au centre. Accompagné de Frère Paolo, qui avait préparé de la glace et des biscuit pour les enfants… Je vous laisse imaginer l’arrivée triomphale dans le centre. Hélène et moi en moto, suivi de frères Paolo et nos amis (vazaha) en voiture ! 
Première étape, distribution des glaces (fraise, vanille et chocolat made by frère Paolo, grand spécialiste) pour la plus grande joie des enfants !
Deuxièmes étapes, après le repas du soir, karaoké et danse non-stop jusqu’à 21h. C’est bon de voir toute cette énergie des jeunes utilisée positivement et dans une ambiance très saine.

Bilan: soirée réussi, les jeunes sont allés se coucher sans histoires après une brève prières. Pour nous, adulte, la soirée a continué un eu plus loin de façon plus intime. 

Un petit mot pour vous raconter la journée du mercredi 30 décembre!
Cette journée, veille de la grande fête du 31 janvier (que nous vous raconteront très prochainement), fut réserver à la réflexion.

En effet, il est bon pour chaque être humain de prendre régulièrement des temps pour se poser spirituellement! Alors, le matin les jeunes se sont divisés en groupe d’âge et ont participer à une petite conférence faite par les novices salésiens. Puis ils ont pu prendre quelque temps de silence afin de réfléchir à milles et une question que toute personne doit se poser. Enfin, une messe, facultative, a été proposée!

Après une journée placé sous le signe du sport, mardi dernier a été organisé un grand jeu! En effet, un extra terrestre de la planète ORCONI a débarqué au centre pour demander de l’aide! Car, horreur, des ennemis ont envahi leur planète pour kidnapper « Dame Nature! »
Mais, heureusement, les jeunes ont acceptés d’affronter ces ennemis! Ils se sont mis en équipe et ont pu passer à travers la toile enchanté ou le message in-décodable! OUF!
Ce fut un jeu de coopération et non d’opposition. En bref, le but n’était pas d’être la meilleure équipe ou d’être le 1er mais de remporter assez de points pour délivrer Dame Nature. Ainsi, toutes les équipes participaient à bien commun. Ce choix a été pris car il est vrai que jusqu’à présent nous n’avions faits que des jeux où des équipes s’opposent et que cela peut parfois entraîner des conflits entre perdants et gagnants!

Bien sûr, Dame Nature a remercié les jeunes par quelques bonbons….terriens!!

Un court article pour vous informer un peu sur nos activités des vacances…

Celles-ci se déroulent à merveilles et les enfants sont très contents!
Lundi dernier, ce fut le tournoi sportif. Tous les jeunes ont pu participer à ce tournoi de foot et de basket.
Les plus petits (7-10ans) ont été séparés des plus grands et ont pu eux participer à un tournoi junior. Ce choix nous semblait nécessaire car il est vrai que ce n’est pas toujours évident pour ces enfants encore jeunes d’être sans cesse mélangés avec des grands ados de 16/17ans!! Cette séparation leur a permis de pouvoir jouer à leur rythme et de toucher la balle!!


Le reste de jeunes ont été répartis en 10 équipes de 5 jeunes et se sont affrontés toute la journée! Bref, cette journée sportive fut réussi!