Le 13 juillet 2015, Grandir Dignement a obtenu un entretien avec la ministre de la justice malgache.
L’occasion pour l’association de présenter notre mandat et nos activités mais surtout d’échanger sur les préoccupations actuelles en matière de Justice des mineurs. Nous avons particulièrement apprécié l’accueil et l’ouverture d’esprit de notre interlocutrice, ancienne Juge des enfants, et donc très sensible aux enjeux de la protection de l’enfance.
L’entretien a commencé par la présentation de l’étude « la détention des Mineurs en 2014 à Madagascar », qui concerne l’ensemble des établissements pénitentiaires susceptibles d’accueillir des personnes mineures sur le territoire de la République de Madagascar. Les problématiques globales du recours trop fréquent à la détention préventive et de la non-séparation des détenus majeurs et mineurs ont notamment été abordées.
Nous avons pu échanger sur le projet pilote des libertés surveillées mené actuellement, ainsi que sur le projet de loi visant une meilleure conformité de la législation malgache à la Convention des Droits de l’Enfant, ceci notamment en matière de justice juvénile.
Enfin, nous avons pu exprimer les difficultés rencontrées à la Maison Centrale d’ Antanimora concernant la surpopulation carcérale au sein du quartier des mineurs : 175 mineurs en détention début juillet pour une capacité d’accueil prévue pour 80 personnes. En réaction à cette situation, elle nous a demandé une liste nominative de jeunes inculpés ou condamnés pour des délits mineurs (voir article ci-après).
De façon générale, cet entretien a été une grande réussite, les discussions et les échanges ont permis de consolider notre partenariat et notre confiance mutuelle. Depuis cette rencontre, une diminution de plus de 30% de la population carcérale au quartier des mineurs de la Maison Centrale Antanimora a d’ailleurs été constatée (voir article concernant la lutte contre la surpopulation). Enfin, la Ministre de la Justice nous a envoyés une lettre préfaçant l’étude (voir ci-contre), mais bien au-delà du cadre de l’étude, celle-ci reconnait avec ferveur le travail de l’ensemble des travailleurs et collaborateurs de l’association auprès des mineurs en conflit avec la loi à Madagascar. Cette reconnaissance ministérielle est très importante pour nous dans le cadre de notre mandat de défense des droits de l’enfant.