METZ et NANCY – Retour sur la rencontre entre le réalisateur Sikou Niakaté et les jeunes de GD

Le 19 et 20 juillet dernier, Sikou Niakaté est venu à la rencontre de jeunes accompagnés par Grandir Dignement, d’abord en quartier des mineurs à l’établissement pénitentiaire de Metz Queuleu puis sur le site de notre antenne à Nancy.  

Réalisateur autodidacte, Sikou Niakaté a réalisé, avec la volonté d’être libre, son premier film documentaire « Dans le noir, les hommes pleurent » où il interroge les injonctions sociétales liées à la masculinité. Il met notamment en lumière le rapport au corps et aux émotions chez les hommes issus des quartiers moins favorisés. Neuf jeunes des trois antennes de Grandir Dignement et 3 jeunes du quartier des mineurs de Metz ont vu son film, ainsi que les éducateurs et 7 volontaires facilitateurs qui ensemble accompagnent les jeunes.  

Après la projection du film, Sikou Niakaté a lancé le débat en permettant aux jeunes de se livrer sur leur rapport aux émotions : les larmes, la relation au corps, la relation aux autres, la relation amoureuse. À cet instant, dans cette bulle d’intimité, les interactions se sont enchainées. Beaucoup ont exprimé leurs ressentis, chacune et chacun a participé à sa manière. De façon spontanée, un jeune s’exclame : « Faut être courageux pour se mettre à nu comme ça et parler de soi, c’est pas toujours facile. ». Pour les jeunes en quartier des mineurs, le mot « masculinité » demeurait encore assez indéfinissable. Mais après quelques échanges, ils se sont accordés à dire qu’un homme aussi ressent des émotions et qu’il peut les exprimer sans craindre les regards. En mot de conclusion, Sikou Niakaté a confié que l’expression de ses émotions l’avait libéré.  

A Nancy, cette journée s’est poursuivie avec un barbecue au jardin pédagogique et des échanges en petits groupes l’après-midi. Une réflexion et un partage des points de vue ont découlé d’une question assez vertigineuse et pourtant essentielle : « Qu’est-ce pour vous qu’être un homme aujourd’hui en 2023 ? ». Débats et échanges s’en sont suivis sous l’écoute attentive du réalisateur : « Un homme est respectueux…il prend en charge le foyer…il doit être fort et responsable ». Chacune et chacun dans sa différence a exprimé ses ressentis, ses interprétations ou ses interrogations. « Les émotions, c’est comme se prendre en main » conclut Mathias après une relecture de cette journée.  

Pour finir, le débat s’est organisé en deux groupes, hommes et femmes séparés. Pour les hommes la question était la suivante : « Si vous étiez des femmes en 2023, quels seraient vos combats ? » et pour les femmes : « Si vous étiez des hommes, que feriez vous pour combattre le sexisme ? ». Il a été observé une belle participation de tous les jeunes. Lesquels ont semblé prendre conscience à leur rythme de l’importance d’être à l’écoute et dans la relecture de leurs émotions…Un cheminement individuel pour « être soi » avec les autres !