Interview de notre stagiaire en recherche, Mathilde Mangeot.
Bonjour ! J’ai connu Grandir Dignement par le biais d’une de ses bénévole: elle me l’a présentée comme une association familiale en plein essor qui recherche des bénévoles activement.
Je suis en fait étudiante en troisième année à Sciences Po Lille. Je voudrais poursuivre avec un master dans les relations internationales ou dans la stratégie et le management des institutions. Un stage au sein de Grandir Dignement est un atout dans mon parcours. Auparavant, j’ai déjà travaillé au sein du Croissant Rouge à Ankara, et je suis animatrice en colonie pour adultes souffrant de handicaps physiques et mentaux depuis plusieurs étés.
Je suis coordinatrice du pôle recherche/plaidoyer.
Ma mission principale consiste en la collecte de données sur le cadre juridique et la situation des mineurs incarcérés dans chaque pays du monde. La finalité est de constituer une carte du monde interactive sur ce thème.
J’ai aussi quelques missions annexes telles que l’élaboration d’une liste de contacts des institutions avec lesquelles Grandir Dignement pourrait s’associer dans chaque pays. Je compte aussi intervenir ponctuellement auprès des mineurs incarcérés à Metz Queuleu.
Avant de travailler dans l’association, je me posais pas mal de questions sur la légitimité de l’incarcération comme sanction pénale, qui est pourtant la plus couramment utilisée. Et ce problème de légitimité est d’autant plus vrai quand on parle d’enfants. Au niveau du droit, cela pose des questions très intéressantes sur la responsabilité d’un individu qui enfreint la loi.
De plus, en me documentant sur la question, j’ai pu me rendre compte de la situation catastrophique des mineurs incarcérés dans de nombreux pays. Parce qu’ils constituent une minorité et sont vulnérables, ces mineurs se retrouvent sans voix pour porter leur revendications. Se mobiliser pour eux, c’est leur en donner une.
La pratique, c’est l’obstacle financier : avoir les moyens d’ouvrir des centres de détentions réservés uniquement aux mineurs, de former le personnel…
Mais l’enjeu est aussi culturel : dans beaucoup de régions du monde, les enfants délinquants sont ignorés, voire perçus comme de la vermine irrécupérable. Il y a un gros travail d’information et de sensibilisation à faire.
– Mathilde, selon toi, comment appliquer une justice juvénile plus respectueuses des droits de l’enfant?
Ensuite, l’incarcération pour les mineurs doit être considérée pour ce qu’elle est : une expérience souvent traumatisante, qui exclue plutôt qu’elle ne réintègre dans la société. C’est pourquoi elle doit rester une sanction de dernier ressort, et durer le moins longtemps possible. A la place, la justice juvénile doit favoriser toutes les peines alternatives.
Bonne continuation et à très bientôt !