Crise sanitaire à Madagascar : des défis à relever
Le défi de ces derniers mois à Madagascar a été d’adapter nos activités à la crise sanitaire : nous en sommes déjà au deuxième confinement depuis le mois de mars. Un court temps de répit pendant le mois de juin nous avait permis de reprendre partiellement nos activités, mais il a fallut se confiner de nouveau. Nous avons donc dû trouver de nouvelles organisations pour maintenir notre présence auprès des enfants.
En milieu carcéral, nous avons dû réduire les équipes au minimum tout en maintenant une présence quotidienne. Etant une des rares associations encore présentes au sein des établissements où nous intervenons, et les familles ne pouvant rendre visite à leurs enfants pour leur fournir de la nourriture ou des colis, nous avons complété et diversifié nos actions afin de répondre aux mieux aux besoins des enfants. Les rations alimentaires ont ainsi été augmentées: les jeunes incarcérés à Antanimora bénéficient maintenant d’un petit-déjeuner, et tous ceux incarcérés dans les établissements de la région Analamanga d’un repas supplémentaire le dimanche. De la vitamine C a également été fournie!
Pour les nouveaux arrivants, nous avons collaboré et collaborons encore avec l’administration pénitentiaire pour la création et l’aménagement de zones de quarantaine dans les quatre établissements où nous intervenons. Les agents pénitentiaires ont reçu l’équipement nécessaire à leur protection et celles des enfants (matériels pour la désinfection des locaux, masques et gel hydroalcooliques, matériel médical…).
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nous avons poursuivis l’amélioration des conditions de détention grâce à la solidarité de tous. Chaque établissements a reçu de nouveaux matelas, des couvertures, et deux établissements de la région de Diana ont reçu des moustiquaires. Des habits, des chaussures, des ballons et des jeux de société ont aussi été distribués aux enfants.
Concernant le plaidoyer et l’accompagnement juridique, en accord avec les directives du ministère de la justice à Madagascar, des demandes de liberté provisoire ont été faites de façon systématique pour tous les jeunes pouvant en bénéficier. Si ceci correspond pleinement à nos missions et à nos valeurs, le but était également d’éviter l’engorgement des établissements et le risque d’émergence d’un cluster de l’épidémie.
Concernant les enfants suivis en post carcéral et en liberté surveillée, les liens avec les jeunes et leur famille ont été maintenus par téléphone. Deux distributions de kits d’urgence, composés de riz, de légumineuses, d’huile et de savon, ont été organisées pour les aider à subvenir à leurs besoins, les familles ne pouvant souvent plus exercer leurs activités génératrices de revenues quotidiennes.
Ces derniers mois ont aussi été marqué par de nouvelles activités: A la Maison Centrale de Mahajanga, les enfants incarcérés bénéficient désormais d’un appui alimentaire deux fois/semaine et d’une distribution de savons! Grandir Dignement n’étant encore jamais intervenu sur cet établissement pénitentiaire, il s’agit donc d’une nouvelle localité d’intervention!
Enfin, c’est avec joie que nous avons pu ouvrir le centre AV’NIR (Ankizy Volona Ny Iatrika ny Rahampitso – Des enfants prêts pour demain). En projet depuis longtemps, nous avons profité du dé-confinement au mois de juin et de la fermeture des centres de formations et des écoles, pour débuter l’accueil. Cet espace permet à des jeunes en alternative à la détention ou accompagné en post-carcéral de venir quotidiennement participer à des activités et à des ateliers (slam, cuisine, création de sacs à main en raphia, renforcement scolaire…). Cet espace a très vite eu du succès auprès des jeunes! A suivre…