ASSISTANT.E DE COORDINATION DE PROJETS INTERNATIONAUX EN FAVEUR DES ENFANTS EN CONFLIT AVEC LA LOI

Présentation de la structure :

Grandir Dignement est une ONG française créée en 2010 qui intervient auprès des enfants en conflit avec la loi (ECL). Elle œuvre simultanément en France, à Madagascar et au Niger. Dans ces trois pays d’intervention, à travers des contextes très différents, Grandir Dignement cherche à garantir le respect de la dignité humaine en milieu carcéral et plus généralement durant tout le processus judiciaire. Sa stratégie poursuit trois objectifs complémentaires :

  • Protéger les enfants détenus et les accompagner dans leur réinsertion ;
  • Promouvoir les alternatives à la détention et les dispositifs post-carcéraux ;
  • Appuyer les institutions et mener un plaidoyer en faveur d’une amélioration du traitement et de la perception des enfants en conflit avec la loi.

Grandir Dignement considère que chaque enfant, quel que soit son passé, doit être traité dans le respect de sa dignité humaine et doit pouvoir devenir acteur de sa vie et de la société. Adhérente au réseau Don Bosco Action Sociale, Grandir Dignement s’inspire de la pédagogie salésienne de Jean Bosco. L’association accomplit toutes ses actions dans la sobriété et la simplicité.

Au sein de l’équipe du siège de l’ONG supervisant les trois délégations (France, Madagascar et Niger), le/la stagiaire participera aux activités suivantes, accompagné.e par le directeur adjoint de l’ONG et le/la responsable de programme Siège

 

 

Missions :

  • Participer à l’identification des partenaires techniques et financiers pertinents au regard des activités développées à Madagascar et au Niger.
  • Participer à la réflexion initiale/stratégique, conception et rédaction des demandes de subventions des projets internationaux (cadres logiques, chronogrammes, budgets).
  • Effectuer une veille des appels à projets et mettre à jour les tableaux de suivi de ces derniers.
  • Aider l’ensemble des collaborateurs impliqués dans les projets sur le terrain à avoir connaissance des procédures et exigences du/des bailleur(s).
  • Prendre part au suivi des projets et à la rédaction des rapports narratifs/financiers finaux des projets selon les modalités attendues par les bailleurs.
  • S’impliquer dans la communication de l’association : création de flyers, brochures, newsletter, post sur les réseaux sociaux et rapport annuel.
  • Participer et contribuer aux réunions et temps de collectifs associatifs à des fins de plaidoyer.
  • Participer à la prise de note des réunions hebdomadaires avec les délégations.
  • Appui à la gestion des billets d’avion des expatriés et missions internationales.

Qualités attendues pour ce poste :

  • Sens de l’engagement et adhésion aux valeurs de l’association
  • Forte motivation pour contribuer à améliorer les conditions des enfants en conflit avec la loi
  • Dynamisme et énergie
  • Capacités organisationnelles
  • Adaptabilité/polyvalence
  • Capacités rédactionnelles
  • Autonomie/prise d’initiative/rigueur

Expériences et formations souhaitées :

  • Formation supérieure (minimum Bac + 5) sciences politiques, gestion de projets, relations internationales, ou équivalents.
  • Expérience en milieu associatif et/ou bénévolat appréciée
  • Maîtrise professionnelle de l’anglais
  • Des notions juridiques en droit pénal, procédure pénale, droits de l’enfant, droit international public, sont considérées comme des atouts pour ce stage.
  • Une connaissance des contextes géopolitiques / socio-économiques de la région sahélienne et/ou de Madagascar serait un plus.

Conditions

  • Stage à Strasbourg (67)
    • 6 mois minimum
    • 35h hebdomadaire
    • Indemnité mensuelle sur base du barème légal
    • Prise de fonction possible à partir du 10 juin

Comment postuler

Envoyer CV + lettre de motivation par mail avec l’objet “Assistant.e coordination internationale – Nom Prénom” à engagement@grandirdignement.org

« Il était évident pour moi de mener ce projet. Mon intention particulière était de prendre en compte les relations qu’un enfant en détention pouvait avoir avec l’extérieur, et de tout faire pour assurer qu’il bénéficie d’une sortie la plus aménagée et sécurisée possible. »

Karim, responsable régional Antalaha

Chaque semaine à la maison centrale d’Antahala, les équipes de Grandir Dignement (GD) et de l’administration pénitentiaire (AP) organisent des sorties culturelles et sportives, – mais pas seulement !

Karim, responsable régional Antalaha, témoigne :

« L’idée du projet est d’organiser des sorties chaque mercredi pour environ 15 jeunes détenus de la maison centrale d’Antalaha (MCT) vers des collèges et lycées de la ville.

Mais ce projet va bien au-delà de cette démarche : nous remettons vraiment en question la relation des jeunes avec l’extérieur. Je leur explique que le fait d’être condamné ne signifie pas être condamné pour toute la vie. Bien qu’ils soient détenus aujourd’hui, la détention n’est qu’une période de leur vie. Nous nous posons réellement la question de ce que nous pouvons faire afin que leur sortie soit préparée au mieux.

La préparation d’un après-midi type implique une collaboration étroite entre l’un de nos travailleurs sociaux et un agent pénitentiaire. Ensemble, ils planifient les activités du mercredi en visitant les professeurs, les proviseurs et les différents lieux. La participation de l’AP est essentielle pour rendre ces sorties possibles. L’équipe éducative de l’AP est enthousiaste à l’idée de mener ce projet, même si cela comporte des risques. Des règles strictes ont été mises en place pour éviter les évasions, en impliquant l’AP dans le maintien de la sécurité. En cas de tentative d’évasion, le projet sera remis en question. Les enfants participent activement à ces sorties et sont toujours revenus avec un grand sourire, exprimant leur satisfaction et leur envie d’en faire davantage.

Le jour J, un groupe de 15 à 20 jeunes (garçons et filles) accompagné de 3 travailleurs de GD et de 2 AP se rend sur le lieu sélectionné pour l’activité. Nous avons souhaité travailler avec d’autres enfants qui ne sont pas en conflit avec la loi, ce qui nous a conduit à établir un partenariat avec plusieurs lycées et collèges qui nous accueillent le mercredi après-midi.

L’après-midi est divisé en deux temps. Tout d’abord, les jeunes participent à des discussions avec les autres étudiants, où des questions plutôt brutes sont posées : « Pourquoi es-tu en prison ? Qu’as-tu fait ? Comment passes-tu tes journées en prison ? Est-ce difficile ? ». Ces échanges sont très intéressants, car ils permettent de travailler sur les représentations et de répondre aux questions des enfants de la MCT en leur montrant que même s’ils sont en prison, ils ont le droit de jouer, de se dépenser et d’échanger avec les autres. Cette discussion vise également à réduire la stigmatisation envers les enfants en conflit avec la loi. Bien que facultative pour les étudiants, cette activité est toujours très populaire.

Ensuite, les jeunes participent à des activités sportives telles que le basket, le foot ou le volley-ball. Nous apportons notre propre équipement de sport, tels que des chasubles et un ballon, et les professeurs de gymnastique sont souvent présents pour encadrer la partie. Les jeunes sont très enthousiastes et des supporters viennent habituellement les encourager.

Il nous arrive aussi de proposer d’autres activités, telles que des visites à la bibliothèque d’un collège, où le bibliothécaire prépare un thème sur lequel les jeunes de la MCT et les étudiants du collège travaillent ensemble. Ils explorent des livres et cherchent des informations ensemble. À ce moment-là, les frontières entre les jeunes s’effacent et ils deviennent tous des enfants travaillant ensemble.

Le travail accompli en intra-muros est crucial, mais il est primordial de se demander comment préparer les sorties dans les meilleures conditions, notamment en établissant un contact avec l’extérieur. Il convient également de réfléchir à la manière de gérer les retours en famille. Il est important de prendre en compte les relations que l’enfant détenu entretient avec le monde extérieur et de tout mettre en œuvre pour garantir une sortie sécurisée et bien organisée. »