Alors qu’en France l’été arrive à grand pas, à Madagascar, le froid et l’hiver pointe le bout de leur nez!
Ici, la température ne cesse de baisser et nous-mêmes européens pourtant habitués au froid, dormons avec au moins 2 couvertures et, en journée, nous ne nous séparons plus d’un bon pull bien chaud!
Trop souvent, les européens imaginent qu’à Mada, il fait chaud toute l’année…Et bien c’est faux! L’hiver existe aussi et attraper des rhumes ou une grippe est courant!

Malheureusement, les jeunes ne disposent pas de beaucoup de moyens pour lutter contre ce froid. Ils se promènent avec leur rare t-shirt troué ou avec 3 short l’un par dessus l’autre, histoire d’avoir un tout petit peu moins froid…
Les jeunes participant à la formation professionnelle sont les plus touché par ce froid puisqu’il travaille dehors et physiquement (construction de la maison).

Mais, grâce à vos 300 kg de vêtements donnés en juillet 2009, nous avons pu offrir à tous ces jeunes un peu de « chaleur ». Tous les vêtements d’été que vous nous aviez donné ont été offert aux jeunes à Noël. (Voir article de décembre/janvier).
Nous avions gardé le reste pour l’hiver.  Ainsi, samedi dernier, ces vêtements chauds ont été donné aux 110 jeunes du centre!
Nous avons organisé une « friperie » 100% malgache:
Sur une grande bâche les vêtements ont été entendues par âge. Chaque jeune, du plus petit au plus grand, ont pu choisir un pull chaud, un pull ou blouson printemps et une écharpe OU bonnet OU chaussettes.
Cela fut tout juste mais vos dons ont suffis à permettre aux 100 jeunes d’avoir trois vêtements adaptés au froid! MERCI!!!!!

Cette action a été un vrai moment de bonheur pour les jeunes comme pour nous. Certains enfants issus de milieu extrêmement pauvre n’avait jamais eu l’occasion d’acheter au marché des habits et ils ont pris  grand plaisir à essayer des dizaines de vêtements avant d’en choisir..1!!
Ce fut l’occasion de les éduquer au vestimentaire. Apprendre aux petits qu’une fermeture éclair ce ferme du bas vers le haut et qu’elle se met devant (et non dans le dos), apprendre aux grands à choisir la bonne taille car ces jeunes ont parfois des difficultés à prendre conscience de leurs corps et il n’est pas rare de voir un jeune de 1m60 vouloir rentrer dans un pull taille 6 ans!!!
Parfois, faute de miroir, nous avons pris une photo d’eux pour qu’ils se voient…

Bref, un beau moment!
MERCI encore!

Nous espérons que votre aide nous permettra de continuer cette action en été et hiver prochain…

Être malade, cela peut -parfois- être utile!!
Et oui, alors que nous devions effectuer quelques radios suite à une petite chute, nous avons rencontré une radiologue très très intéressant…

Ce dernier est, en dehors de son travail de radiologue, entraîneur de foot. Il est responsable d’une équipe très connu à Madagascar dont je ne peux citer le nom ici.
Les raisons qu’ils l’ont poussé à être entraîneur de foot? « c’est par le sport, l’activité physique que j’empêche à ma façon nos jeunes de glisser vers le chemin de la drogue ou de la violence.. »
Cet homme, véritable pédagogue dans l’âme, consacre plus de 6h par semaine à s’occuper de gamins à qu’il enseigne, à travers le foot, des valeurs importantes telles que l’esprit d’équipe, les règles et le dépassement de soi… Beau n’est-ce pas??
Alors que nous sommes confrontés au quotidien à des injustices terribles, cela est un vrai cadeau de rencontrer un homme simple qui spontanément vient en aide à ces concitoyens…

Bref, bien sûr, nous en sommes venus à évoquer notre projet et les jeunes avec lesquels nous travaillons…Et, il a rapidement proposé de devenir l’ entraîneur de foot officielle de nos jeunes. Chose dite, chose faite! Ainsi, durant toutes les vacances, il vient tout les jours ouvrables entre 16h et 17h et ce bénévolement!!
Par ailleurs, il a mis en place un système d’échange entre nos jeunes et ceux qui sont dans son club de foot.

L’entraîneur est très heureux de ces entraînements… Comme la plupart des gens, il fut très étonné devant la gentillesse des jeunes, leurs enthousiasme et également devant les plus petits du centre qui sont âgés de 7 à 12 ans…

Il y a quelques jours, un Assistant Social que nous connaissons bien (il travaille au centre des Salésiens) est venu afin de proposer aux jeunes les plus âges ( + de 15 ans) un film-débat.

C’était un film crée par l’UNICEF destiné aux jeunes malgaches. Entièrement en malgache, les jeunes ont pu bien comprendre le sujet et surtout émettre des propositions.

En effet, ce film fonctionnait comme les livres « dont vous êtes le héros ». Tout d’abord, le film a été entièrement visionné une première fois. Celui-ci se terminait de manière assez négative. L’intervenant a alors animé un petit débat puis nous avons revisionné le film. Cette fois-ci, à certains moments, il y avait plusieurs propositions et les jeunes devaient choisir laquelle prendre. En fonction de chaque solution, la fin du film changeait…
Ainsi, les jeunes ont pu se rendre compte que face à une situation difficile de la vie, le chemin que l’on choisi peut améliorer ou au contraire empirer les choses.

Quant aux thèmes évoqués, ils étaient relativement nombreux: drogues, prostitutions, grossesses non-désirés et avortement, fugues ou encore disputes familiales… Bref, tous ces problèmes auxquels nos jeunes, trop souvent victimes de gens plus grands ou ayant plus de pouvoirs, sont confrontés.

Aujourd’hui se termine les vacances de Pâques.En effet, depuis 3 semaines, les jeunes n’avaient ni école ni formation professionnelle. Bref, les vacances.

Alors, il a fallu s’organiser!  Ainsi, nous avons mis en place  durant ces 3 semaines un programme de vacances constitué d’animations diverses, de temps de débat-réflexion ou encore de sport.

Il est vrai que pour les 120 jeunes présents au centre, ces animations sont indispensables. Pour éviter la violence, la dépression ou encore l’ennui, il est nécessaire que tout ces jeunes puissent participer à des temps à la fois ludique et éducatif.


La séparation avec leurs familles (pour ceux qui en ont), avec leur ancien lieu de vie (souvent la rue) ou avec leurs anciennes habitudes…tout cela peut être difficile a gérer pour ces jeunes surtout en période de fêtes. Se rajoute à cela le fait que beaucoup de ces jeunes attendent leur procès et que du coup ils ne peuvent sortir librement … Or, quant un enfant a vécu plusieurs années livré à lui-même et qu’il se retrouve dans centre fermé…ce n’est pas évident!

Par ailleurs, je m’excuse d’ailleurs de l’absence d’articles depuis début Avril sur ce site. Il est vrai que le travail s’est intensifié avec les vacances et que je n’ai pas pu prendre le temps de vous relater les avancements du projet.

Mais, ca y’est, hier le rythme habituel a repris:
– 50 jeunes ont repris la formation professionnelle en bois et maçonnerie. Pour ce troisième trimestre, les jeunes vont construire une maison au sein du centre. Mais nous allons vous expliquer cela dans un prochain article.
– 60 jeunes ont repris l’enseignement général.

Du coup, je vais pouvoir vous raconter un peu ce que nous avons fait pendant les vacances.

Allez: petit retour en arrière….

Jacques Maréchal, prêtre

Ils vont leur chemin, Seigneur, ces garçons et filles,
ces hommes, ces femmes,
comme tes disciples vers Emmaüs.

Tu m’as mis sur leur route.
Donne-moi de les rejoindre comme tu m’as rejoint dans mon histoire,
respectant les méandres, les déviances de ma vie.

Apprends-moi non seulement à les voir, mais à les regarder.
Ces visages chiffonnés, lisses,
ou ceux dont le sourire dit le cœur.

Ces yeux vides, fuyants, ou ce regard pétillant d’étoiles.
Que le soir, je rendre à la maison,
lourd d’emporter avec moi tous ces visages.

Apprends-moi, Seigneur, à rejoindre ton désir
sur eux en embrassant toute l’étendue de leurs propres désirs.
À ne pas me figer sur ce qu’ils sont,
mais à me fixer sur ce qu’ils ne sont pas encore.

Comme toi avec tes deux disciples, donne-moi de les aider à
apprendre que l’essentiel est de goûter les choses intérieurement.

Apprends-moi envers eux, Seigneur,
l’infinie patience que tu nous portes.
À être l’agriculteur qui respecte leur terreau
et les délais de leurs moissons.

Quand il m’arrive de les voir comme des puits comblés et desséchés,
Aide-moi alors, Seigneur, à soulever pierre sur pierre
pour dévoiler ce qui était caché à leurs yeux.
À être le sourcier de l’eau vive qui dort en eux.
Que je puisse leur dire, comme toi si souvent : « Lève-toi et marche »
Que je puisse les inviter à incliner leur cœur
vers cet Autre qui les habite déjà.

(Prier, no 244, septembre 2002)

Depuis quelques temps, nous expérimentons la formule « échange et chantier »!!

A quoi consiste-t-elle?

C’est très simple.  Une groupe de jeunes en formation au sein du centre des Salésiens de Don Bosco vient dans le centre où nous travaillons. Le matin, tous les jeunes en formation, c’est-à-dire les jeunes en formation professionnelle du centre Don Bosco ET de notre centre, font « chantier ».

Au programme:
– réparation des choses dégradées
– construction de tables et chaises avec du matériel de récupération
– échange de compétence

Le midi, nous mangeons tous ensemble un repas simple (riz/poisson) mais convivial. L’après-midi est réservé aux tournois de sport: Les scies, tournevis et briques font place aux ballons de foot ou de basket. Un match est organisé dans les règles de l’art et, après un petit goûter et un « mot du soir » (cf pédagogie de Don Bosco), on se quitte avec les promesses de retrouvailles!

Cet type d’échange est très positif. Tout d’abord, pour le moment, nous n’avons mis en place au sein du centre, que la maçonnerie et la menuiserie.  Or, certaines réparations nécessitent d’autres compétences comme celle de la sidérurgie (par exemple pour réparer des lits de fer ou des brouettes). Ainsi, les jeunes de Don Bosco viennent apporter au sein du centre des compétences que les jeunes n’ont pas.

Par ailleurs, la plupart des jeunes du centre sont en attente de procès. Ils vivent au quotidien dans l’incertitude quant à leur avenir. Souvent, ils viennent de milieu très démunis et n’ont pas eu la chance de recevoir une éducation..Beaucoup, sont, comme on dit, des « Enfants de la Rue » (au passage, nous n’aimons pas trop ce terme qui fait penser que la rue est une origine, un lieu-dit ou encore un géniteur mais bon…)

Ainsi, pour tous ces jeunes, voire qu’il existe des lieux, comme les centres Don Bosco, où ils peuvent être aimés, éduqués et formés, est important. Ces jeunes peuvent peu à peu comprendre que la vie n’est pas forcément fatalité et que oui, ils sont capables de s’en sortir. Ceci dans le sens où les jeunes de Don Bosco sont eux-mêmes des jeunes ayant eu (et pour certains ayant encore) une parcours très délicat. Le message est clair « Après ce centre, il y aune vie. Tu as fait une erreur, la justice doit te juger..mais ceci n’est pas une fin en soi.. »
Bon, bien sûr, il nous faudra du temps, beaucoup de temps, pour que le message passe mais l’espérance est là!!

Pour finir, je dirai que pour les jeunes de Don Bosco, il y aussi un fort intérêt. Comme bons nombres de jeunes de foyers, ce sont parfois des ados revendicatifs et qui jugent leur condtions de vies matériels pas suffisantes. Mais, visitant d’autres centres telles que celui où nous intervenons, ils peuvent se rendre compte qu’en étant à Don Bosco, ils sont bien « gâtés » et qu’il vaut mieux pour eux qu’ils y restent!!
Enfin, cet échange constitu aussi une action de solidarité, ceci leur montre que l’aide ne se fait pas seulement « pays du Nord/pays du sud » mais qu’elle peut aussi se faire au quotidien « Pays du Sud/ pays du Sud »!! Par ailleurs, pour les jeunes engagés dans le catéchuménat, c’est une action forte au période de carême.

Bref, vive les chantiers, vive les échanges!!

Depuis deux semaines, beaucoup de changements ont eu lieu au sein du centre. Des changements qui sont, à notre sens, en faveur des jeunes et de l’éducation.

Depuis le début du projet, nous avons consacré énormément de temps à échanger avec les différents acteurs du centre: Directrice, agents pénitenciers, intervenants extérieurs… Et ces échanges ont portés leurs fruits.
La Directrice du centre qui a une formation d’ éducatrice a dès le début soutenu nos actions et permis leurs réalisations. C’est  grâce à cela que la formation professionnelle, la formation des agents pénitenciers ou encore les animations et sorties ont pu voire le jour rapidement.

Mais, depuis quelques jours, il y a eu un nouveau tournant dans la vie du centre grâce à l’arrivée de deux nouveaux adjoints du Directeur; deux personnes formées elles aussi comme éducateurs pénitenciers.
Avec ces personnes, nous sommes rapidement tombés d’accord et avons pu élaboré tous ensemble (Directrice, Adjoints, Surveillant Générale etc…) une série de mesures visant à améliorer la prise en charge des jeunes.


Ainsi, voici quelques changements visibles:
1/ Tout jeune arrivant au centre est obligé d’être inséré dans une section d’activité. A ce jour, 3 choix s’offrent à lui: Formation Professionnelle Menuiserie/maçonnerie, Formation en Agriculture ou Enseignement Général.
C’est lors de son entretien d’entrée que le jeune choisi, avec l’aide des adultes et en fonction des places disponibles, sa filière.
Aucun jeune ne doit rester inactif

2/ Les récréations sont fixes. Il est vrai qu’auparavant, chaque adulte choisissait le moment ainsi que la durée de la récréation des jeunes dont il s’occupait. Cela donnait lieu à des récréations trop longues ou à des jalousies entre les jeunes. Par ailleurs, il est difficile pour une classe de se concentrer quant les ballons de basket résonnent dans la cour.
Ainsi, maintenant, la récréation est entre 9h30 et 9h50 le matin et entre 15h et 15h20 l’après-midi.

3/Les adultes présents sur le terrain ont été renforcés. Moins de personnel dans l’administratif, plus de monde sur le terrain avec les jeunes.

Voilà quelques unes des mesures qui permettront une meilleure prise en charge des jeunes.

Bien sûr, cela ne règle pas tout. Comme nous l’avons évoqué il y a quelques jours, de nombreux problèmes demeurent notamment liés à la violence nocturne, au manque d’activité en soirée (après 16h) et au vol. C’est pour cela que nous sommes toujours à la recherche des fonds qui permettraient notamment de construire une salle des casiers ainsi qu’une salle d’étude. (voir article plus ancien de fin février.) D’autre part, la section agriculture est encore très minime et symbolique. Pour que cette section soit réellement un apprentissage, elle doit être développée et professionnalisée. Par ailleurs, en développant réellement cette filière, l’alimentation même du centre pourrait être également améliorée.

Sur ce, merci encore à tous ceux qui nous soutiennent ici à Mada ou à l’autre bout du monde!

Samedi après-midi, animations diverses pour les 90 jeunes du centre arrivés ici suite à un parcours bien difficile; temps de loisirs et de détente offert à 90 mômes, enfants et ados, tous victimes de notre misère humaine…

 

On s’organise, tandis que les balles de foot, de volley et de rugby sortent des placards; les sonos, elles, se mettent à donner de la voie ou plutôt dirai-je de la vie sur des airs de percussions ou de rap malgache…
Et oui, à Mada aussi,le rap à sa place chez les ados!
Le temps de faire des équipes, de motiver les plus réticents ou d’apaiser les âmes échauffées; et c’est parti! Les joueurs s’affrontent, les spectateurs huent ou applaudissent en fonction des actions.

 

 
Quelques jeunes pourtant restent à l’écart, certains ont le regard fuyant et semblent comme sur une autre planète… Laquelle ? Pour certains celle nommée Souffrance, pour d’autres celle que l’on appelle Déprime, Colère ou encore Fuite…
On tire, c’est le cas de le dire, notre dernière carte: dominos, puzzle, livres, cartes et petits jeux de toutes sortent se dispersent à travers la cour rejoindre ces petits extra-terrestre.
Peu à peu des sourires fleurissent et planète Joie apparaît…

Après un tour de la cour histoire de discuter un peu avec chaque jeune, je m’assois et je me contente de regarder les alentours. Et, alors que je m’aperçois que tous jouent,courent, rient ou chantent, alors que je vois des gardiens pénitenciers se mêler gaiement à la partie de foot, vient cette pensée si rare mais combien primordiale: « C’est beau», « Ça sert à quelque chose ». Petit instant de plénitude, moment si court suspendu dans l’air, graines d’espérances que je mémorise pour les jours de grisailles. Oh, bien sûr, cela ne dure qu’un temps. Bien vite, il faudra arrêter Princy qui se promène pierre à la main en direction d’un plus jeune, discuter avec Lahatra et Robby qui se regardent avec des yeux-éclairs ou encore consoler Sabotsy qui ne voit plus le bout du tunnel… Très vite, faute de la non maitrise de la langue malgache, faute du nombre d’animateur si bas relatif au nombre de jeune et surtout faute à la condition humaine, il me faudra accepter mes limites et me dire « qu’il reste beaucoup à faire et que pourtant, on ne peut que peu ». Pour autant, le soir à la tombée de la nuit, alors que mes yeux se ferment et que mon esprit divague, je retiendrai de la journée ces 90 gamins tous riant et joyeux, heureux de pouvoir être tout simplement des gosses un samedi après-midi ensoleillé…

Un immense MERCI à Dario, photographe italiano-grec, qui a prit ces superbes clichés lors de sa visite au centre et nous a permis de les diffuser librement!!

Par souci de confidentialité, les prénoms des jeunes ont été modifiés.

« Les statistiques sont incapables de rendre compte de ce qui se passe dans le milieu des jeunes qui nous intéresse. Elles essaient de quantifier les difficultés, les problèmes, mais derrière chaque numéro, il y a une vie en jeu, et souvent le drame de la recherche du pain quotidien.(« Du rêve au projet » éditions Don Bosco, P.Heriberto Cabrera, 2003)
Néanmoins, en 2003, on dénombre 4 600 enfants qui vivent dans la rue à Tananarive (la capitale)!

Le centre Mandrosoa-Anjanamasina accueillent des jeunes issus pour la plupart de milieux sociaux très pauvres. Beaucoup n’ont jamais eu la chance (ou plutôt le droit) de vivre au sein d’une famille stable et dans des conditions décentes.
« C’est pour cela qu’avant de juger un jeune comme « maditra » (en malgache « méchant, mauvais…), il faudrait écouter l’appel et la souffrance qui s’expriment à travers un comportement considéré selon nos critères comme inadapté. » (Citation du P.Heriberto Cabrera).
Les enfants et adolescents accueillis sont âgés de 7 à 18 ans et sont là pour une durée très variable. Certains jeunes restent deux mois, d’autres plusieurs années.

Situation judiciaire des jeunes

Effectif général: 80 jeunes accueillis âgés de 7 à 18 ans.

Situation judiciaire des jeunes du centre:
Tout les jeunes accueillis sont considérés comme en danger physique ou moral. Ce sont avant tout des victimes: Victimes d’abandons, jeunes vivants à la rue, orphelins, viol, prostitution, maltraitance physique, enfants-esclaves etc…
Cependant, au niveau judiciaire, on peut distinguer:
– Les « cas sociaux »  Ils n’ont commis officiellement aucun délits ou crimes. Ils sont là pour leur protection et provisoirement (en attendant que les assistants sociaux trouvent une solution d’accueil pour eux.)    (env 15%)
– Les « cas pénaux de délit »: Ils ont commis des petits délits plus ou moins graves. (La plupart des délits sont des vols (vol à l’étalage), des bagarres ou de la consommation de cannabis.) (env 70%) Une plainte a été dépose contre eux. Ils attendent pour la plupart leur procès.
– Les « cas pénaux de crime »: Ce sont des jeunes arrivées suites à des actes à caractère grave: agressions sexuels, homicide etc..Cette catégorie de jeunes ne représente qu’un petit pourcentage des jeunes présents. (env 15%). Certains attendent leur procès, d’autres sont ici comme mesure alternative à la prison.

Pour résumer, ces jeunes ont certes pu commettre, pour certains, des actes délinquants parfois même grave mais leur principal tort est celui de n’avoir pas eu la chance d’être respecté dans leur droits.

Situations sociaux-économiques des jeunes

Sur les 80 jeunes présents, la plupart sont issu de milieux très défavorisés.  « C’est tout le contexte de la pauvreté économique qui est à la base de ce que vivent les jeunes: sans argent, pas d’éducation; sans argent, pas de soins médicaux; sans argent, pas de nourriture.. Sans argent, l’unique objectif dans la vie devient la survie, et ce, à n’importe quel prix (par exemple la prostitution). » (P.Heriberto Cabrera)

Un très grand nombre des jeunes placés au centre ont vécu à la rue de nombreuses années et ce depuis leur plus jeune âge. Il n’est pas rare de rencontrer des jeunes qui ont vécu parfois plus de 10 ans à la rue ou dès l’âge de 2/3 ans!
Et, à Antananarivo, vivre à la rue comporte de nombreux dangers physiques et moraux!
Les jeunes passent leurs journées à vagabonder dans les avenues de la capitale avec un objectif unique: survivre une journée de plus.
Or, la rue est une pépinière de fléaux en tout genre. Par exemple, certains vidéos-clubs diffusent gratuitement des films pornographique aux jeunes de la rue. Et ces jeunes sans éducation aux valeurs morales, sans affection, en viennent à commettre parfois des actes très graves comme le viol. Les statistiques montrent d’ailleurs que l’âge des agresseurs sexuels diminue, le cas d’enfants de 8/9 ans qui violent des petites filles en groupe nous le confirment!

C’est pour cela que tout les enfants du centre, quelle que soit leur vécu ont le droit à être accompagné et à être respecté dans leur Droits.

Le centre de Rééducation Mandrosoa se situe dans la commune d’Ambohitratimo. Bien que proche de la capitale (20 km), le centre se situe dans un environnement de brousse. Ce centre appartient à l’État, il fait partie de l’administration pénitentiaire. Cependant il a une originalité: Il est géré par du personnel pénitencier mais ce n’est pas une prison. En effet, c’est un centre semi-ouvert et, surtout, un centre de rééducation. C’est d’ailleurs le seul centre entièrement public de Madagascar.
La volonté d’améliorer la prise en charge et bel et bien présente surtout depuis l’arrivée d’une nouvelle Directrice. C’est d’ailleurs en pleine collaboration avec elle que ce projet se met en place.
Accompagner le centre semi-ouvert Mandrosoa – Anjanamasina afin qu’il soit un réel lieu d’éducation et de sociabilisation. Permettre a chaque jeune, quelque soit ses difficultés, de grandir dans une ambiance chaleureuse et respectueuse des Droits de l’Homme; tel est l’objectif général de notre action. Ce projet est mise en place par deux volontaires de la DCC (Délégation Catholique pour la Coopération) en partenariat avec les Salésiens de Don Bosco et avec la grande collaboration de la Directrice et de son équipe.