Lutte contre la surpopulation carcérale

Grandir Dignement intervient au quotidien dans plusieurs établissements pénitentiaires dont la Maison Centrale Antanimora.

Or, en Juin 2015, nous avons constaté une situation inquiétante en ce qui concerne la surpopulation carcérale. Aussi, il a été décidé de mener un plaidoyer en vue d’une diminution de cette population. Plusieurs actions ont ainsi été réalisées:

* Partenariat avec des avocats : En juin 2015 s’est tenu une réunion entre le Bâtonnier de l’ordre des avocats de Madagascar et l’association Grandir Dignement dans l’objectif d’encourager/convaincre les avocats à plus intervenir dans la défense des mineurs en conflit avec la loi, et notamment à recourir davantage aux demandes d’alternatives à la détention des mineurs en conflit avec la loi.
Cette réunion a permis de sensibiliser le groupe d’avocats et de concrétiser une collaboration avec le pool des avocats – groupe d’avocats en charge de la défense des femmes et enfants en situation de vulnérabilité – afin de prendre en charge la défense de mineurs en conflit avec la loi. En Juillet, l’association a ainsi remis au groupe d’avocats 30 dossiers que nous avons sélectionné selon la durée de la détention des jeunes concernés.

* Accompagnement des jeunes dans les demandes de libertés provisoires et conditionnelles : L’assistante sociale de Grandir Dignement a été soutenue par notre juriste et une avocate. L’équipe de travailleurs sociaux ainsi que les jeunes ont été sensibilisés à la rédaction des libertés provisoires et libertés conditionnelles. Parallèlement, l’assistante sociale a rencontré les juges des enfants.
Enfin, l’assistante sociale a travaillé en partenariat avec le pool des avocats afin de détecter les dossiers les plus urgents et de les transmettre.

* Sensibilisation des Autorités Nationales et des entités non-étatiques : Une lettre officielle a été remise à Madame la Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et un rendez-vous a eu lieu le 13 juillet 2015. Madame la Ministre a exprimé un vif intérêt pour la situation actuelle. Elle nous elle aussi demandé de transmettre une liste des jeunes incarcérés pour un « délit mineur » ; Aussi, une liste de 70 jeunes a été transmise. Grâce à l’intervention de Madame la Ministre 32 jeunes ont été libéré entre août et fin octobre. Parallèlement, plusieurs rencontres ont eu lieu avec la Directrices des réformes Législatives et grâce au projet mené avec DINIKA, le nombre des mineurs suivis en liberté surveillée a clairement augmenté.

* Partenariat avec les entités non-étatiques : Afin d’interpeller les entités non-étatiques, une lettre officielle de la Directrice de Grandir Dignement a été adressée à divers entités non-étatiques. L’Ambassade de France a soutenu nos actions notamment afin de permettre une continuité de la prise en charge des jeunes incarcérées et ce malgré l’augmentation de la population carcérale. Une délégation de l’Ambassade de France composée de l’Expert Technique Internationale Monsieur Camberou , l’Attaché de coopération Gouvernance, développement économique et institutionnel Monsieur Gallet et le Chargé de Mission – Coopération non gouvernementale Monsieur Bénisti ont effectué une visite à la Maison Centrale Antanimora. Enfin, l’UNICEF a manifesté son vif intérêt et son soutien pour la mise en place d’un projet visant à augmenter le service des libertés surveillées. De nombreuses collaborations sont donc en perspective.

Résultats obtenues

De manière objective et concrète, l’action a atteint l’objectif prévu, à savoir la diminution de la surpopulation carcérale. Le schéma ci-dessous présente la courbe du nombre de mineurs incarcérés :

Juillet 2014 : 100 jeunes

Janvier 2015: 130 jeunes

Juin 2015: 175 jeunes

Septembre : 135 jeunes

Octobre : 125 jeunes

 

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