Il y a quelques jours, un Assistant Social que nous connaissons bien (il travaille au centre des Salésiens) est venu afin de proposer aux jeunes les plus âges ( + de 15 ans) un film-débat.

C’était un film crée par l’UNICEF destiné aux jeunes malgaches. Entièrement en malgache, les jeunes ont pu bien comprendre le sujet et surtout émettre des propositions.

En effet, ce film fonctionnait comme les livres « dont vous êtes le héros ». Tout d’abord, le film a été entièrement visionné une première fois. Celui-ci se terminait de manière assez négative. L’intervenant a alors animé un petit débat puis nous avons revisionné le film. Cette fois-ci, à certains moments, il y avait plusieurs propositions et les jeunes devaient choisir laquelle prendre. En fonction de chaque solution, la fin du film changeait…
Ainsi, les jeunes ont pu se rendre compte que face à une situation difficile de la vie, le chemin que l’on choisi peut améliorer ou au contraire empirer les choses.

Quant aux thèmes évoqués, ils étaient relativement nombreux: drogues, prostitutions, grossesses non-désirés et avortement, fugues ou encore disputes familiales… Bref, tous ces problèmes auxquels nos jeunes, trop souvent victimes de gens plus grands ou ayant plus de pouvoirs, sont confrontés.

Aujourd’hui se termine les vacances de Pâques.En effet, depuis 3 semaines, les jeunes n’avaient ni école ni formation professionnelle. Bref, les vacances.

Alors, il a fallu s’organiser!  Ainsi, nous avons mis en place  durant ces 3 semaines un programme de vacances constitué d’animations diverses, de temps de débat-réflexion ou encore de sport.

Il est vrai que pour les 120 jeunes présents au centre, ces animations sont indispensables. Pour éviter la violence, la dépression ou encore l’ennui, il est nécessaire que tout ces jeunes puissent participer à des temps à la fois ludique et éducatif.


La séparation avec leurs familles (pour ceux qui en ont), avec leur ancien lieu de vie (souvent la rue) ou avec leurs anciennes habitudes…tout cela peut être difficile a gérer pour ces jeunes surtout en période de fêtes. Se rajoute à cela le fait que beaucoup de ces jeunes attendent leur procès et que du coup ils ne peuvent sortir librement … Or, quant un enfant a vécu plusieurs années livré à lui-même et qu’il se retrouve dans centre fermé…ce n’est pas évident!

Par ailleurs, je m’excuse d’ailleurs de l’absence d’articles depuis début Avril sur ce site. Il est vrai que le travail s’est intensifié avec les vacances et que je n’ai pas pu prendre le temps de vous relater les avancements du projet.

Mais, ca y’est, hier le rythme habituel a repris:
– 50 jeunes ont repris la formation professionnelle en bois et maçonnerie. Pour ce troisième trimestre, les jeunes vont construire une maison au sein du centre. Mais nous allons vous expliquer cela dans un prochain article.
– 60 jeunes ont repris l’enseignement général.

Du coup, je vais pouvoir vous raconter un peu ce que nous avons fait pendant les vacances.

Allez: petit retour en arrière….

Jacques Maréchal, prêtre

Ils vont leur chemin, Seigneur, ces garçons et filles,
ces hommes, ces femmes,
comme tes disciples vers Emmaüs.

Tu m’as mis sur leur route.
Donne-moi de les rejoindre comme tu m’as rejoint dans mon histoire,
respectant les méandres, les déviances de ma vie.

Apprends-moi non seulement à les voir, mais à les regarder.
Ces visages chiffonnés, lisses,
ou ceux dont le sourire dit le cœur.

Ces yeux vides, fuyants, ou ce regard pétillant d’étoiles.
Que le soir, je rendre à la maison,
lourd d’emporter avec moi tous ces visages.

Apprends-moi, Seigneur, à rejoindre ton désir
sur eux en embrassant toute l’étendue de leurs propres désirs.
À ne pas me figer sur ce qu’ils sont,
mais à me fixer sur ce qu’ils ne sont pas encore.

Comme toi avec tes deux disciples, donne-moi de les aider à
apprendre que l’essentiel est de goûter les choses intérieurement.

Apprends-moi envers eux, Seigneur,
l’infinie patience que tu nous portes.
À être l’agriculteur qui respecte leur terreau
et les délais de leurs moissons.

Quand il m’arrive de les voir comme des puits comblés et desséchés,
Aide-moi alors, Seigneur, à soulever pierre sur pierre
pour dévoiler ce qui était caché à leurs yeux.
À être le sourcier de l’eau vive qui dort en eux.
Que je puisse leur dire, comme toi si souvent : « Lève-toi et marche »
Que je puisse les inviter à incliner leur cœur
vers cet Autre qui les habite déjà.

(Prier, no 244, septembre 2002)